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Billet de blog 21 mai 2020

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Covid Grenier

“Dieu se rit des hommes qui se plaignent des conséquences alors qu'ils en chérissent les causes.” Jacques-Bénigne Bossuet / Sermon

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Illustration 1

Le Covid 19 peut être regardé comme le moment d’une catastrophe. Catastrophe au sens premier du terme de « renversement ». Le moment ou ce qui nous faisait courir nous apparait comme secondaire. Ce moment où l’on commence à ressortir de la cave les bonnes vieilles valeurs du travail et de la solidarité. Ces valeurs qu’on avait un peu oublié dans le bruit et la fureur de la foire à la consommation effrénée et facile.

C’est le grand nettoyage, les soldes de fin d’époque. Le moment de se défaire des vieilles choses qui encombrent le grenier des habitudes de pensée de notre société et qui pèsent lourd sur notre besoin de changement.

On nettoie le superflu.

Le Covid est comme le croche pied qui manquait pour comprendre que depuis un long moment la marche de notre monde est « une succession de chute rattrapée »[1]

On a fini d’être un pays riche et ce n’est pas triste !

Quand les dieux veulent nous punir, ils exaucent nos prières.” Disait Oscar Wilde

Cette richesse dont on a tant rêvé et pour laquelle on s’est battu qui nous revient en boomerang .

On a cru que la preuve de notre richesse c’était la possibilité de gaspiller des ressources.

On peut se demander maintenant : de quoi ce gaspillage est-il la preuve ?

Fini de rêver qu’on est plus riche en allant bronzer chez plus pauvre que soi.

Notre voiture liberté est devenu voiture boulet.

L’hyper mobilité qui nous donnait un sentiment de toute puissance devient un poids insupportable.

Il vaut mieux se dire maintenant que la richesse est passée de mode. Que c’est bon pour les goujats.

On se prend à espérer qu’on arrivera à brader le superflu comme un vieux se débarrasse de ses vieilles habitudes alimentaires qui lui donne de l’arthrite. On brade en revisitant tout ce qu’on a fait pour en arriver à cet inutile impasse sociale.

Il est temps de lâcher ce qu’on a cru qui nous faisait vivre.

On est une vieille civilisation. Vieillir n’est pas un problème en soi. Le problème c’est de devenir vieux : s’enfermer dans ses peurs et ses certitudes, incapable de changer de modèle.

Le Covid nous invite à accepter le risque de la mort et à arrêter de jeter avec effroi et à la moindre alerte, toutes nos ressources au feu du capitalisme dévorant. Ce confinement qui n’aura été qu’une tactique de la terre brulée qui n’aura peut-être pas fait moins de dégâts, au bout du compte, que l’ennemie qu’il était supposé anéantir.

Il nous invite à nous alléger pour repartir plus facilement, vers moins d’une richesse solitaire et inégalitaire et plus d’une pauvreté solidaire et équitable.

La richesse crée de la misère quand la pauvreté crée de la solidarité.

une solidarité qui devient vitale en mode dégradé, quand on ne peut plus gaspiller les ressources.

Se réinvente malgré nous sous nos yeux, un monde proche, divers et solidaire. Il est temps de lâcher prise sur le sentiment de puissance hérité de l’arrogante période de l’expansion industrielle ; De ce temps béni des colonies ou on avait tous les droits et où on ne voyait pas le bout des ressources.

[1] Comme le disait Jean cau à propos de la façon de marcher de JP Sartre : sa marche est une succession de chutes rattrapées

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