Le président Macron dans sa rencontre avec le Crif réitère sa déclaration faite en présence de Benjamin Netanyahu le dimanche 16 juillet 2017 à la commémoration de la rafle du vel d’hiv. :« Nous ne cèderons rien à l’antisionisme, car il est la forme réinventée de l’antisémitisme »
En faisant cette déclaration le président confirme que la France affirme implicitement un lien direct entre sionisme et judaïsme.
Cette position est au fond en accord avec les plus antisémites et leur confirme qu’ils ont raison de faire l’amalgame entre juifs et sioniste.
Cette alliance objective entre le représentant de l’état et les couches les plus racistes de la population, devrait nous inciter à un peu plus de recul sur la nature du lien entre antisémitisme et antisionisme.
Comment peut-on soutenir un état qui se dit juif et qui produit un apartheid nationaliste avec un alibi religieux et par ailleurs rejeter d’autres groupes qui tentent aussi de constituer une nation avec un alibi religieux comme l’état islamique en utilisant la même violence et la même stratégie d’exclusion ? Comment un pays comme la France qui se dit laïc peut soutenir la nième tentative de constituer une nation sur une base religieuse ? Alors que dans le même temps ce pays se bat contre un autre état à fondement religieux qui est l’état islamique.
Depuis l’inquisition on sait que fonder un état sur des principes religieux est voué à l’échec. C’est même la raison pour laquelle on a inventé la laïcité !
Si on n’y regarde pas de trop près, il peut paraître évident que l’antisionisme pourrait être une façon détournée de défendre une position antisémite qui permet d’éviter les sanctions et la criminalisation.
Mais avec un peu de recul, ce lien n’est pas si évident.
1) On peut être pro-sioniste et anti sémite
L’extrême droite a longtemps été pro sioniste voyant dans ce projet un moyen de se débarrasser des juifs en les envoyant en Palestine. C’est une position pro sioniste qui au fond est anti-sémite.
2) Le sionisme est antijuif par essence
Par une politique reconnue comme criminelle puisqu’elle a fait l’objet de milliers de résolutions de l’ONU bloquées par des alliées colonialistes, l’état sioniste qui se dit juif a bien montré comment dans chacun de ses actes il s’est situé en opposition aux principes qui guident les juifs sincères : les dix commandements et la torah.
Rien dans le comportement de l’état qui se dit juif ne ressemble à un comportement de juif puisqu’il ne respecte aucun des principes religieux qui détermine le fait d’être juif. Ceux qui font ce lien direct entre antisémitisme et antisionisme font un amalgame entre une pratique religieuse qui ressort d’un choix intime et une posture politique qui se sert d’un alibi spirituel pour asseoir un pouvoir politique.
Le sionisme est contraire aux principes de la torah dans son essence parce qu’il va, dans sa pratique, à l’encontre de tous les principes juifs. Les plus religieux des juifs ne s’y sont pas trompés. Depuis le début du mouvement sionisme une opposition a toujours existé à l’intérieur des communautés juives du monde contre ce projet considéré comme diabolique par les plus intégristes.
Au fond le projet sionisme éminemment politique et colonial n’a été promu que par des hommes politiques soucieux d’expansionnisme et considérant la colonisation comme une pratique normale et la religion le meilleur alibi pour justifier l’expansion coloniale. Ce projet a été soutenu par les nations pour diverses raisons : Les russes qui voyaient là une opportunité de chasser les anglais du moyen orient, les américains une tête de pont au moyen orient …
Mais au fond rien de juif n’a été à l’origine de ce mouvement, sinon le rêve de naïfs qui confondaient deux registres : le registre éthique de la foi qui s’incarne dans une pratique religieuse personnelle et le registre de la morale qui définie l’idéologie d’un groupe et règles sociales qui l’incarnent. Or les pratiques spirituelles ont comme raison d’être de faire grandir les individus. Elles se pervertissent lorsqu’elles sont détournées pour exercer un contrôle social sous la forme de religion d’état. L’erreur fondamentale du sionisme est de vouloir faire un loi sociale un système politique un cadre idéologique partagé par des individus pour des pratiques de vie privée et intime.
Faire un objet de contrôle social d’un cadre de principe de vie privée conduit systématiquement à la tyrannie que ce soit l’inquisition ou daesh ou même pour notre société occidentale la religion de la finance.
Il y a au départ une erreur historique qui est de considérer les juifs comme un peuple (voir le livre de Shlomo Sand : l’invention du peuple juif). On se souvient de ce slogan honteux et criminel qui a servi de justification pour la création de l’état d’Israël : une terre sans peuple pour un peuple sans terre. Les juifs ne sont pas un peuple. C’est tout au plus une myriade de pratiques religieuses individuelles. Des pratiques ancrés dans des communautés disséminées de par le monde. Et la terre de Palestine était tout, sauf vide.
Au fond, rien n’est plus dangereux pour l’intégrité spirituelle des juifs que de soutenir le sionisme.
Par son comportement le sionisme participe à la montée de l’antisémitisme dans le monde. Se revendiquant comme juif cet état favorise l’amalgame entre juif et sioniste ; il simplifie ainsi le travail aux aveugles ignorants et bas du front qui sont prêt à s’emparer de n’importe quelle idée pour justifier leur violence.
3) Le soutien implicite au sionisme : une réaction de culpabilité de la communauté internationale
Bien que condamnant à des milliers de reprises par les instances internationales de l’ONU, le monde occidental n’arrive pas à franchir le pas du divorce avec le soutien à l’état « hébreu ».
Leur soutien à Israël est lié à cette culpabilité née de la shoah. Comme une mère qui n’a pas vu à temps l’abus dont a été victime son enfant, a du mal à le condamner quand à son tour il devient abusant, la communauté internationale a du mal à condamner un état qui revendique son histoire pour devenir à son tour tortionnaire.
Mais les héritiers des victimes de la shoah ne sont pas ceux qui ont fuit la réalité de leurs ancêtres pour fonder un état imaginairement religieux, mais ceux qui, en bon antisioniste ont compris que la terre des juifs n’est pas forcément une terre physique. Ceux qui sont resté sur la terre de leurs ancêtres et qui ont compris que la terre des juifs comme gens du livre c’est le ciel. Que la terre d’Israël enterre la judéité et risque de lui servir de tombeau.
On peut vérifier une fois encore en observant les pratiques religieuses en Israël qu’il est impossible de créer un état religieux : Le désir d’une terre juive enterrent les juifs.