Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.
Mais pourquoi donc dit-on que Barack Obama est noir alors qu’il est métis ? Pourquoi disait-on aussi de Colin Powell qu’il était noir alors qu’il est métis ? Suffit-il qu’une personne ait un seul parent ou un seul aïeul noir pour l’être ? Mais alors, que fait-on de sa partie blanche ? Pourquoi entre les Noirs et les Blancs il n’y aurait pas de place pour une autre catégorie ? Pourquoi ne compte-t-on pas facilement les métis au nombre des Blancs dans les pays occidentaux ? Et pourquoi ne les compte-t-on pas au nombre des Noirs en Afrique ? N’est-ce pas, au fond, une idée de pureté raciale qui sommeille dans ce type de classification, attendant le moment propice pour se réveiller comme on l’a vu sous le régime nazi dans les années 1930 ? Si on ne veut pas reconnaître les métis comme une catégorie intermédiaire, qu’au moins les Noirs et les Blancs aient d’eux une vision intégrative et non exclusive !
J’avais déjà été gêné dans l’affaire Dieudonné que soit mise en exergue la couleur noire du personnage alors que sa blancheur, elle, passait sous silence. L’association de l’antisémitisme à la personne de Dieudonné ne me dérange guère. Au contraire, je pense que l’humoriste a récolté ce qu’il a semé. En revanche, l’association de l’antisémitisme à un Noir qui n’est noir que par omission d’une part de son identité me dérange énormément. J’y vois un désir sous-jacent de mettre en conflit deux communautés. Car cela donne l'impression que sa couleur est pour quelque chose dans les propos intolérables qu'il a tenus contre les Juifs. A moins que le concept de « Noir » appliqué à Dieudonné ne fût qu’un regrettable « prêt-à-parler », une de ces taxinomies ordinaires que l’on reprend sans réfléchir à ses conséquences, juste parce que tout le monde comprend ce qu’on veut dire...
D. Dambré
Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.