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Billet de blog 5 février 2015

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Ma vie rêvée de directeur de banque.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Ce matin j'ouvre ma banque dans un quartier bourgeois de Lyon.

L'enseigne verte rappelle que je sponsorise le plus grand tournoi de tennis de mon pays. J'en suis fier car j'explose mon fils sur un cours.

Régulièrement je réalise des formations pour apprendre mon métier. Certaine se trouvent à Paris ou je rencontre d'autres directeurs de ma banque.

L'objet est d'apprendre à gérer des comptes professionnels tout en entretenant une relation cordiale et rigoureuse avec le client. L'essentiel de mon

métier est de remplir des cases, de suivre des indicateurs dans le but de ne jamais me trouver dans une situation irrémédiable. Cela veut dire

découvrir trop tard une faillite ou un interdit bancaire pour cause de découvert trop important.

L'autre jour un client lyonnais de 40 ans, profession libérale avec 2 enfants et une nouvelle clio a débarqué dans mon bureau. Il m'a déposé, dans  

une attitude de colère retenue, un courrier de mon enseigne qui lui signifiait une augmentation tarifaire de son compte Pro de 110 %. Quand

l'inflation est un peu plus de 1% en France notre augmentation est un poil trop forte. Je pense que j'ai eu raison de calmer le jeu en lui indiquant

qu'il n'y aurait finalement aucune aumentation. J'ai vu la semaine dernière mon boss en Allemagne au moment de la convention annuelle des

équipes. Jean-Laurent Bonnafé était peu bronzé, comme s'il travaillait trop à sa politique de "banque digitale" de communauté. Entre nous, nous

avons parlé des résultats de notre BNP que nous aimons bien mais qui sont mauvais. L'amende record de 9 milliard de dollars d'euros que nous 

avons payé aux USA a plombé notre année. Pas sympa le Département de la Justice Américain car il a détecté notre fraude et le viol des embargos

américains contre le Soudan, Cuba et l'Iran. Un de mes collègues m'a affirmé que nos prêts dans ces pays n'étaient pas que pour acheter des armes.

Allez, je dois réserver les billets pour Courchevel. Ma femme ne supporte pas l'idée qu'on arrive trop tard sur les pistes cette année.

Denis de M,

Directeur d'agence à Lyon.

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