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Billet de blog 6 avril 2020

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L’État va-t-il envoyer tout le monde en formation pendant le COVID ?

« Nous sommes en guerre ». La phrase du président Macron résonne dans toutes les têtes en cette période d’incertitude. Et si cette guerre est avant tout sanitaire ? COVID 19 impactera une économie française encore très fragile. En réponse, l’État compte sortir l’artillerie lourde (prêt de 300 milliards d’euros prévu), et la formation semble avoir un rôle à jouer dans les batailles à venir.

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L’impact du Covid 19 sur la formation

Le coronavirus, arrivé comme un tsunami invisible, a mis la quasi-totalité de la planète à l’arrêt, et la France compte parmi les plus touchés. L’activité économique est à bout de souffle, et la formation constitue l’un des dommages collatéraux majeur. En effet, que ce soit les étudiants à tous niveaux, ou encore les personnes suivant une formation professionnelle, tous s’interrogent aujourd’hui sur leur avenir, et la possibilité ou non de valider leur diplôme, ou de mener à bien leur processus d’apprentissage.

En effet, des millions de français traversent aujourd’hui une période d’incertitude et de stress, ne sachant pas s’ils pourront aller au bout de leur formation, et si oui, dans quelles conditions. N’étant pas encore bien développés dans l’Hexagone, l’apprentissage à distance constituent un défi majeur face au Covid 19, et nécessitent une organisation rapide et efficace, à laquelle les instances pédagogiques n’étaient pas forcément préparées. “L’’enjeu sera principalement de maintenir les conditions de ce Label de qualité tout en adaptant les pré-requis de certification au format de la formation à distance. Le but est ici que chaque organisme de formation puisse profiter de l’aide de l’État, sans être touché par le changement de paradigme qu’induit le Covid-19. Cette question est également essentielle pour l’apprenant, puisque c’est cette certification Qualiopi qui conditionne dorénavant l’utilisation du CPF” ajoute Romain Rissoan, du centre qualité QF.

Cependant, l’État semble aujourd’hui déterminé à mettre en place un maximum d’outils, afin de faciliter le travail des enseignants et des étudiants, et ne pas laisser de côté les apprentis en formation professionnelle. Conscient de l’importance de poursuivre l’apprentissage des étudiants en tout genre, afin de ne pas détériorer un peu plus la situation économique une fois la crise du coronavirus passée, le gouvernement cherchent à s’adapter au plus vite. Plateformes d’enseignements à distance, appels à la solidarité des organismes de formation, mise en place de mesures en faveur des salariés apprentis, rien n’est laissé au hasard.

 La formation au cœur du processus de confinement

 Le confinement provoqué par le coronavirus a obligé les établissements scolaires et instances pédagogiques à adapter leurs modes d’enseignements. Aujourd’hui, la formation française est face à un défi de taille, qui pourrait potentiellement se transformer en opportunité de développer les organismes d’apprentissage à distance.

Ainsi, l’État a mis en place différentes mesures, dans le but de poursuivre l’enseignement des étudiants, malgré la crise sanitaire inédite causée par le Covid 19, à commencer par des solutions techniques :

  • Outils de webconférences : pour permettre aux enseignants de communiquer aux étudiants, via des services d’audio ou visioconférences.
  • Outils collaboratifs : pour faciliter le travail de groupe malgré la distance.
  • Serveurs fichiers/ Cloud : plateformes virtuelles afin de partager les fichiers et documents, et permettre un accès total aux classes et groupes d’élèves.
  • Individualisation et coaching personnel : certains individus sollicitant un enseignement individuel pourront profiter d’un coaching quotidien, effectué par SMS ou téléphone.

L’objectif est de maintenir le lien, et de fournir une formation quotidienne, dans le but d’éviter les ruptures de parcours, en attendant que la situation s’améliore. D’autres projets sont à venir, notamment pour permettre aux étudiants de passer leur diplôme à distance, si la crise venait à se prolonger jusqu’aux périodes d’examens.

Des appels à contribution sont également lancés aux plateformes et organismes de formation, ainsi qu’aux Centres de Formation en Apprentissage (CFA), afin de les inciter à participer à la solidarité éducative en cette période de coronavirus, en rendant disponibles gracieusement le contenu de leurs enseignements. Ces offres gratuites de continuité pédagogiques ont été établis pour une durée de trois mois, et prévoient de s’enrichir au fil du temps. Un élan de solidarité nécessaire, en cette période d’insécurité que traverse la France.

La formation inscrite dans le dispositif d’activité partielle

 Dans un souci de limiter les conséquences de la baisse d’activité liée au coronavirus, l’État français a mis en place un dispositif exceptionnel, afin d’indemniser les individus ne pouvant plus exercer leur métier. Cette initiative s’adresse donc à tous les salariés subissant une baisse de rémunération due à la réduction ou à la fermeture temporaire de l’établissement dans lequel ils travaillent, conséquences de l’épidémie de Covid 19. Au minimum, 70% de leur salaire brut sera ainsi couvert, soit environ 84% de leur salaire net.

Selon LCI et Capital, 220 000 entreprises, ainsi que 730 000 salariés sont déjà concernées par le chômage partiel, des chiffres qui risquent d’augmenter encore si les mesures de confinement se renforcent. Le coût de ce dispositif s’élève déjà à 2.2 milliards d’euros, et dépassera les 8.5 milliards à la base provisionnés, selon le Ministre de l’Économie Bruno Le Maire. Des sommes colossales mais nécessaires pour ne pas abandonner les personnes subissant de plein fouet la crise liée au coronavirus.

Et encore une fois, la formation semble être au cœur des mesures prises, démontrant l’importance accordée à celle-ci par le gouvernement. Conscient de sa nécessité, afin de ne pas plonger dans une situation encore plus problématique en termes d’emploi une fois le Covid 19 vaincu, l’État a décidé de prendre en charge 100% des coûts pédagogiques de la formation des salariés en activité partielle. Une simple convention doit être établi entre l’entreprise et la Direccte, afin de déclencher le processus de prise en charge. De ce fait, le salarié en activité partielle qui suit une formation dans le même temps jouira des mêmes droits qu’un salarié lambda : indemnisation de 70% de son salaire brut, équivalent à environ 84% de son salaire net.

Toutes ces mesures démontrent la volonté de l’État de ne pas mettre de côté la formation, arme non-négligeable pour la relance économique à venir, en cette période trouble causée par le coronavirus.

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