Revoir les fondamentaux
Avant d'entamer ce sujet si épineux, révisons les fondamentaux pour définir ce qu'est réellement la liberté d'expression Voici l'article 19 de la déclaration universelle des droits de l'homme :
« Tout individu a droit à la liberté d'opinion et d'expression, ce qui implique le droit de ne pas être inquiété pour ses opinions et celui de chercher, de recevoir et de répandre, sans considérations de frontières, les informations et les idées par quelque moyen d'expression que ce soit ».
L'article ne laisse nul doute sur les interprétations et les limites de cette liberté tant défendue par les français. En effet, toute personne peut donner son opinion librement sans peur de représailles. Cela implique que l'opinion de chacun même néfaste ou dangereuse peut s'exprimer sans peur d'être emmener devant la cour de justice.
Cette liberté à permis de faire ressurgir les abus de pouvoir et à combattre les inégalités au sein de la société française. La possibilité de donner la parole à tous permet de donner le pouvoir.
Mais où s'arrête l'opinion ? Peut on légalement critiquer une communauté gratuitement et diffuser la haine librement? Peut on diffuser un message haineux à l'égard d'une communauté ?
Les limites légales de la liberté d'expression
Toujours selon l'article 11 de la déclaration des droits de l'homme :
"La libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l’Homme : tout Citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement, sauf à répondre de l’abus de cette liberté dans les cas déterminés par la Loi".
Les limites sont clairement énoncées et franches : "répondre à l'abus de cette liberté dans les cas déterminés par la loi'. Qu'est ce que cela signifie ?
Pour mieux comprendre l'encadrement de cette liberté et ses limites, le code pénal et la loi Pleven permettent de donner plus de détails quant à l'application de celle-ci : "punit la discrimination, l’injure ou la diffamation à l’égard d’une personne ou d’un groupe de personnes à raison de leur origine ou de leur appartenance ou de leur non-appartenance à une ethnie, une nation, une race ou une religion déterminée".
En y regardant de plus près on trouve plusieurs textes de lois semblables qui viennent rentrer en contradiction avec l'article 19 et 11 de la constitution et viennent punir les images de profanation de Charlie Hebdo.
La liberté d'expression est sujet à débat d'autant plus que cette controverse est légitime puisque les textes de lois peuvent rentrer en contradictions dans le cadre du cas Charlie Hebdo. Alors comment peut-on exprimer librement ses opinions, si la loi vient les contraindre. Et bien tout est le problème.
Des idées oui mais de la haine non
Les idées font avancer la haine nous fait reculer. C'est un fait difficilement réfutable pour lequel l'histoire de l'humanité peut y répondre. L'opinion De notre cher Emile Zola a permis de rendre justice au général Louis Dreyfus grâce au célère article "J'accuse". Comment Louis Dreyfus avait-il pu réclamer justice sans la liberté d'expression ?
Pour rappel, cette lettre était à l'attention du président de la république et dénonçait des faits graves à l'encontre du gouvernement pour avoir cacher des rapports justifiants l'innocence du général Dreyfus. Quant à Charlie Hebdo, quels sont leurs revendications ? Leurs idées ou opinion ? est-ce réellement une opinion diffusée à travers l'humour ou simplement une caricature injurieuse à but lucratif ?
Toujours est-il que la limite de la liberté ne se définit pas par la loi mais pas le discernement. Souhaitons-nous défendre des idées évolutives et bénéfiques pour une société en perpétuel mouvement ou souhaitons-nous se diviser pour ne former qu'une société hétérogènes en manque de repère ?