Considérant
que des milliers d’initiatives locales, alternatives, de transition dessinent les contours d’un nouveau monde possible, d’une économie, d’une philosophie, d’une vie sociale et politique en émergence,
qu’au contraire la mondialisation financière ne peut que s’appuyer sur une accumulation toujours plus grande de capital, c’est-à-dire sur une croissance infinie dans un monde fini, et que cette croissance détruit la santé et l’environnement et met à bas les solidarités humaines par son principe de concurrence généralisée,
qu’un nouveau monde de transition globale peut être appelé à remplacer l’ancien monde capitaliste à bout de souffle,
que l’avènement d’une transition globale ne peut se produire que grâce à l'articulation d’une auto-organisation des mouvements sociaux et citoyens avec un gouvernement de la transition,
que la transition globale politique ne pourra se faire que par un rassemblement très large dépassant les clivages anciens de la gauche traditionnelle, dans la plus grande diversité possible,
nous proposons aux 90% de citoyens en voie de déclassement, de précarisation, d’appauvrissement, d’abandon (cf Piketty), individuellement et/ou dans le cadre de leurs organisations, de s’allier autour d’une Charte de la Transition Globale.
A cet effet, la première étape pour les signataires sera d’élaborer et approuver une version finale de la Charte dont il est proposé une rédaction provisoire ci-dessous :
Charte pour un Transition Globale
L’ensemble des citoyens, mouvements, réseaux, partis et organisations signataires s’engagent dans un processus commun de transition continue amenant à :
- organiser l’évolution vers une économie déconnectée de la finance mondialisée, relocalisée, tournée vers la sauvegarde de l’environnement, le développement de biens communs, la justice sociale, la coopération mondiale
- promouvoir la solidarité et la coopération en abaissant les niveaux de concurrence entre personnes, entre entreprises, entre régions, entre nations
- développer une production artisanale, industrielle et agricole écologique
- élargir la démocratie en expérimentant de nouvelles formes plus directes à tous niveaux, y compris dans les entreprises.
Ces quatre points définissent les contours d’une politique économique et sociale de transition globale qui devra se donner des moyens en cohérence avec elle :
- rendre à l’Etat son rôle de régulation globale tout en donnant aux citoyens et aux acteurs locaux le pouvoir d’agir démocratiquement sur leur environnement proche
- promouvoir une vie politique dégagée de tout centralisme autoritaire, privilégiant le débat et la recherche de consensus, intégrant la divergence comme moteur de démocratie. Les organisations signataires s’interdisent de pratiquer une discipline de parti, l’usage de consignes ou prescriptions descendantes, et s’attachent à respecter l’expression des opinions dans le cadre de leurs options fondamentales clairement définies. Elles s’engagent à respecter l’autonomie de décision des élus dans le cadre de la charte.
Les signataires chercheront à rassembler le plus largement possible sans a priori tous ceux qui adhèrent à ces objectifs,
Les signataires s’engagent à défendre les principes de la charte contre tout intérêt particulier ou catégoriel.
L’action politique des signataires sera orientée vers la recherche d’une élaboration continue de lois, mesures, dispositifs, allant dans le sens de la charte… plutôt que vers la définition et la réalisation stricte d’un programme électoral. Tout doit pouvoir se discuter à l’exception des principes de la charte. Chaque citoyen, organisation ou réseau signataire participe à cette élaboration, selon ses modalités propres, sans se prévaloir d’aucune autorité particulière.