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Billet de blog 29 juin 2014

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Ellas, Naomi Klein : +1... Hélas!

La lecture de la dernière livraison du Canard Enchainé (25/06/14), et notamment de l’article «Braderie à la grecque»,  a de quoi, une nouvelle fois, faire frémir. Y est narrée la vente, à prix cassé, de kilomètres de plages publiques (avec privatisation des accès), la cession au privé d’îles protégées…

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

La lecture de la dernière livraison du Canard Enchainé (25/06/14), et notamment de l’article «Braderie à la grecque»,  a de quoi, une nouvelle fois, faire frémir. Y est narrée la vente, à prix cassé, de kilomètres de plages publiques (avec privatisation des accès), la cession au privé d’îles protégées…

Et si les faits sont, en eux-mêmes, d’une agressivité rare, deux éléments renforcent encore ce sentiment de sauvagerie extrême à l’égard d’un peuple souverain, européen qui plus est (pas de panique, c’est pour faire le lien avec la phrase suivante). Tout d’abord, le fait que cette opération soit réalisée en partie par l’Europe (en l’occurrence L’union et la Banque Centrale) et/ou par des européens (le troisième acteur, le FMI agit sous la présidence de…Christine Lagarde). Nous défendons l’Europe. Mais l'Europe que nous défendons n'est surement pas celle de ces fonctionnaires irresponsables !

Mais un autre élément fait encore plus plus réagir, et se dire « Halte à la déconne! » : c’est que tout cela était prévisible ; relève du calcul ; de la stratégie élaborée. Et coïncide parfaitement avec le processus décrit par Naomi Klein dans son ouvrage «La stratégie du choc. Montée d’un capitalisme du désastre». Avec 4 étapes clés, qui devraient parler à plus de l’un d’entre nous :

- générer une crise, la plus traumatisante possible (éventuellement financière...)

- profiter du fait que les peuples sont sous le choc, pour prendre les mesures anti-démocratiques (défendues par un certain Friedman M) dont,

- réductions drastiques des aides sociales et autres programmes dépendants de l’Etat ; et réduction maximum des investissements et capacités d'investissements (via des baisses d'impôts) de l’Etat,

- transfert au privé des fonctions régaliennes (le plus possibles), et privatisation des biens et ressources publics (éventuellement via des "partenariats" publics-privés)

Le tout au nom d’un nécessaire redressement pour…sortir de la crise créée précédemment.

Au préalable, si besoin est (selon les pays), réduction supplémentaire des capacités de réflexion de la population (emprisonnement – ou mise en place d’une capacité de nuisance envers – des universitaires, journalistes, philosophes, écrivains…

Cela me rappelle clairement bien des situations. Et le mérite de Klein, comme celui d’autres auteurs (!), et de nous démontrer qu’il n’y a aucune fatalité dans tout cela.

Et que tout cela relève d’un processus bien établi.

Les défenseurs, de tous bords et poils politiques, ou non, de la pensée unique quant à «la nécessaire austérité pour redresser les comptes publics (par qui plombés ??)» devraient  y réfléchir à deux fois, ou assumer leur choix. Mais ils ne sauraient alors prétendre représenter l’intérêt général ou être élus à une quelconque fonction au sein d’organisations publiques. Car, piller le coeur culturel, philosophique, historique, ancestral de l'Europe, au profit d'organisations privées, et essayer de faire croire que c'est soit disant au nom de l'Europe, et dans l'intérêt général européen, il faut en avoir mangé de la doctrine néolibérale (par définition anti-étatique). Et pour croire que les choses vont pouvoir en rester là, il faut en avoir oubliés des manuels d'histoire...

A suive. De toute façon.

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