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Billet de blog 23 septembre 2016

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« PRIMAUTE DU MOUVEMENT POPULAIRE », VRAIMENT ?

L'atteinte des objectifs de transformation progressiste de la société, réalisant le dépassement du système capitaliste, sera une dialectique du "contenu" - qu'alimente la bataille des idées pour les mesures et les réformes jugées indispensables pour ce faire - et du "mouvement" qui, quoi qu'on veuille, est décisif et doit le rester.

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ATTENTION QUE L'ENJEU DU « CONTENU »

NE CONDUISE A LA DIVISION AU DETRIMENT DU « MOUVEMENT »

L'atteinte des objectifs de transformation progressiste de la société, de révolution démocratique et sociale réalisant le dépassement du système capitaliste, sera une dialectique du "contenu" - qu'alimentent la bataille des idées pour les mesures et les réformes jugées indispensables pour ce faire - et du "mouvement" qui, quoi qu'on veuille, est décisif et doit le rester (ce qu'exprime, me semble-t-il, depuis un certain 25è Congrès, la reconnaissance, le choix, de la « primauté du mouvement populaire »).

La possibilité de permettre à l'un des termes de prospérer, doit-elle être conditionnée à l'autre terme ?

On sait le ressort que peut constituer, pour un essor du mouvement populaire progressiste, une entente des forces politiques du champ progressiste.

On sait aussi évidemment, l'enjeu que cet essor se nourrisse des idées les plus claires sur ce qu'il y a lieu de faire pour faire sauter le carcan du capitalisme.

Mais qui est détenteur de toute la clarté ? Et celle-ci peut-elle être recherchée au prix de la division du peuple progressiste ?

Autrement dit, l'essor du mouvement populaire progressiste, dont on sait à quel point il peut être conditionné par l'espérance que l'entente de ses composantes politiques est capable de soulever, doit-il être conditionné par ce que l'une ou l'autre de ces composantes estime être un seuil en termes de contenu ?

Tous les instants ne se valent pas pour poursuivre de la même façon les 2 objectifs, indissociables, du contenu et de l'union. Face aux périls qui menacent le peuple de France, les peuples de l'Union Européenne, l'échéance de l'élection présidentielle, cette institution antipopulaire, se prête encore moins qu'un autre, à une utilisation par les forces politiques progressistes, pour « résoudre » (quelle illusion, non ?), la question du contenu.

Chacune ayant sa conception en la matière, dans cette séquence de courte durée, ça ne peut être qu'au détriment du mouvement si l'on prête à une candidature ou une autre, au score que pourrait enregistrer sa formation, un trop gros enjeu dans ce sens.

Il fallait être meilleur avant. Il faudra l'être ensuite. Et pendant ? Et bien il faut trouver comment ne rien dissimuler (bien au contraire) de ce que l'on pense nécessaire de faire pour pouvoir révolutionner la société, mais ne pas en faire pour autant, ni le seuil en dessous duquel il n'existerait pas d'autres façons de faire partie du camp progressiste, de la gauche, ni par conséquent une condition pour conclure une entente politique favorisant le rassemblement populaire et le mouvement par la même.

Aux adhérents du Pcf (mon parti) qui attachent à juste raison du prix à l'enjeu du contenu, j'ajouterais que la nécessité de voir le Pcf progresser dans ce qu'il lui incombe de faire dans cette dimension là, ne peut être recherchée en prenant pour levier le rendez-vous présidentiel. Ce qui appartient au débat interne ne se réglera pas ainsi.

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