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Helléniste honoraire : dès que j'entends le mot "biais", je pars en courant.

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Billet de blog 6 octobre 2011

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Pour la première fois de ma vie JE NE VOTERAI PAS A UNE ELECTION

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Non, je ne parle pas des primaires, et encore moins des présidentielles. Il s'agit des élections professionnelles.

Je sais pas vous, mais nous-autres, nous avons tous les trois ans (il me semble) des élections professionnelles où nous élisons des délégués pour nous représenter dans les commissions paritaires. J'ai toujours voté, là comme ailleurs, car mes parents, issus du monde ouvrier, m'ont institué, comme aurait dit Montaigne, dans la religion républicaine. C'était l'époque où nos maîtres ne rougissaient pas, et c'est un euphémisme, de se faire désigner par le beau nom d'INSTITUTEUR. Il paraît que maintenant, c'est un gros mot. Il faut dire professeur des école ; instituteur, c'est la honte. Comme s'il y avait de la honte à user d'un vocable qui désigne littéralement celui qui aide l'enfant à se mettre debout.

Bref, ne pas voter, ça me rend malade. Mais voilà que sans rien dire, sans en discuter, syndicats (les candidats) et ministère nous expliquent que désormais, il faut voter sur internet. C'est plus pratique, c'est plus rapide, c'est plus facile à dépouiller (on s'en doute !).

Pas un, même pas un syndicaliste, pour dire que le citoyen y perd le contact direct avec la démocratie. Il paraît que tout est verrouillé, qu'on ne peut pas savoir pour qui j'ai voté (bien que mon vote soit associé à un identifiant que je dois récupérer sur le site du ministère) que la CNIL veille farouchement grâce à un système de clefs électroniques etc... Citoyens, ayez confiance, on a tout envisagé, tout pensé pour vous, et même à votre place ! Tiens, j'ai déjà entendu ça ailleurs...

Mais moi, comment vais-je faire pour savoir si mon vote arrive à destination ? Quelle est ma garantie de contrôle sur l'ensemble du processus ? Quand je vais voter, je vois ce que je mets dans l'enveloppe, je vois l'enveloppe que je glisse dans l'urne, j'assiste au dépouillement, je contrôle la conformité des résultats de mon bureau de vote avec ceux du ministère (enfin, si je veux). Je sais, le bourrage des urnes, ça existe. Mais enfin, il y a du symbolique dans tout ça, non ?

Au lieu de quoi, désormais, j'appuie sur un bouton, et pfuiiiit, c'est parti dans la tuyauterie de mon ordinateur ! Et où ça va après, alors ça.....

L'étape d'après, ce sera sûrement la généralisation des machines à voter, ou l'extension du vote sur le net pour les régionales, les présidentielles etc... Alors là aussi, j'arrêterai de voter. J'augmenterai le taux d'abstention dont personne ne tient compte. Il est vrai que depuis un certain temps, nous ne sommes plus vraiment en démocratie. Alors autant que ce soit clair : laissez donc, braves gens (ou pauv' cons, c'est pareil) ceux qui savent diriger. T'inquiète, on s'occupe de tout...

Une chose est sûre, les syndicats, complices de tout ça, vont encore gagner en représentativité...

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