La foire à l'imposture

L’ÉDITORIAL de Denis Sieffert – « La foire à l’imposture » « Nous entrons dans cette période de folle turbulence où tout est possible. Et, qui plus est, avec un personnage capable de tout. À partir de maintenant, une seule chose compte pour le locataire de l’Élysée : le renouvellement de son bail. La démagogie à laquelle il se livre aujourd’hui pour séduire les classes moyennes est à la mesure des faveurs qu’il a accordées aux riches, à la finance et aux banques. Jamais, avec aussi peu de retenue, un président de la Ve République n’avait servi la cause exclusive des catégories les plus favorisées. Nicolas Sarkozy est un néolibéral comme on est un nouveau riche. Avec ostentation et arrogance. Avec agressivité aussi, à l’encontre des catégories les plus pauvres. Le comble de l’opportunisme a été atteint avec l’annonce de l’institution d’une « taxe Tobin », (…) disposition qui consiste à taxer, même de façon minime, les transactions financières. Mais à y regarder de plus près, la taxe de M. Sarkozy n’a pas grand chose à voir avec le prélèvement imaginé au début des années 1960 par l’économiste proche de Kennedy. Tout aussi cynique, l’invitation faite aux salariés de SeaFrance à risquer leurs indemnités dans une opération hasardeuse de rachat de leur entreprise… Tous les opportunismes, toutes les contorsions, tous les reniements sont à prévoir, et à redouter. Une image désolante de la politique ».
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