Nous sommes décidément bien démunis devant les massacres qui ensanglantent la Syrie. Et rien ne paraît simple non plus en Égypte. Tout avait pourtant commencé, en décembre 2010, par une révolution tunisienne apparemment facile à décrypter. De fortes prémices sociales avaient annoncé l’explosion, et nous étions face à un dictateur honni qui avait confisqué toutes les richesses du pays. Avec l’Égypte, nous avons d’abord eu l’impression d’une simple répétition de l’histoire. La contagion était certes évidente, mais l’affaire était déjà plus compliquée. Ne serait-ce que parce que l’armée donnait des signes ambigus de soutien à la rue, et que les ordres semblaient venir d’en haut. Plus compliquée aussi parce qu’il fut immédiatement évident que le peuple de la « place Tahir », auquel on s’identifiait volontiers, n’avait qu’une faible assise sociale. […] L’affaire fut plus compliquée encore en Libye et Syrie. Les États-Unis et les Européens ont rapidement aperçu le profit qu’ils pouvaient tirer d’un changement de régime à Tripoli et à Damas. D’où la résolution 1973 de mars 2011.(En Syrie), au-delà de l’opprobre qui s’est déjà abattu sur Bachar Al-Assad, une intervention occidentale est impensable en raison notamment de l’importance stratégique du pays par rapport à Israël et à l’Iran. Et, plus encore, parce que le principal mouvement de l’intérieur, le Comité de coordination nationale, y est absolument hostile. La question, aujourd’hui, est donc celle-ci : comment la Syrie peut-elle conquérir sa liberté et la démocratie sans être récupérée par les Occidentaux pour des intérêts qui sont les leurs ?
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