« La grande question demeure : pourquoi ? Pourquoi, notamment, ces 17,9 % obtenus par Marine Le Pen qui font froid dans le dos ? On aurait tort d’en rester à la sidération, voire au dégoût et au rejet. Car si la xénophobie est une forte composante du vote Le Pen, elle n’est pas la seule. La fille de son père a ajouté au discours traditionnel du Front une forte dose de social qu’on ne peut ignorer. La campagne de Marine Le Pen a couvert tout le spectre de l’insécurité, et mêlé toutes les peurs, de la plus fantasmatique – celle de l’immigré toujours perçu comme un délinquant potentiel – à la plus justifiée – celle du chômage et de la précarité. Dans la bouche des démagogues, c’est toujours la faute de l’Autre. » (…) « Ce même galimatias est entretenu avec zèle par Nicolas Sarkozy en vue du second tour. Avec un facteur aggravant. Le candidat-président ne garde dans le discours de l’extrême droite que la part la plus haïssable et la plus xénophobe ». (…) « Toute la stratégie du Raspoutine élyséen, Patrick Buisson, vise à détourner la colère que peuvent éprouver nos concitoyens contre le gouvernement vers d’autres cibles : le voisin de palier, l’instituteur, le cheminot, l’infirmière, l’épicier arabe… Sarkozy est capable de broyer toute une société pour poursuivre son aventure personnelle et continuer de défendre des intérêts qui ne sont sûrement pas ceux de « la France du travail ». Ces observations légitiment à nos yeux la campagne menée crânement par le Front de gauche. C’est bien la question sociale qui peut finir par détourner une grande partie de l’électorat de Marine Le Pen ».
≥ La suite est ici :
http://www.politis.fr/La-strategie-de-la-haine,18058.html
≥ L’éditorial vidéo :
http://www.politis.fr/Edito-video-la-strategie-de-la,18057.html
≥ Pour consulter l'ensemble des éditos Politis, cliquez ici :
http://www.politis.fr/-Editorial,001-.html