«Si l’on en croit les premiers sondages, il n’y aurait donc pas « d’effet Toulouse » sur la campagne électorale. Si la chose devait se confirmer, il faudrait évidemment s’en féliciter. […] Cet épisode en dit long sur la nature de cette droite dépourvue de tout scrupule. Et, au-delà même du drame de Toulouse, sur la fragilité de notre démocratie à la merci d’un événement à forte charge émotionnelle survenant dans ces journées décisives où se forme l’opinion. On ne peut en effet faire « comme si ». Comme si, drapé dans sa fonction présidentielle et son écharpe tricolore, Nicolas Sarkozy avait eu le comportement exemplaire auquel il fut rendu hommage un peu partout. […] Pas besoin d’être sorti de l’ENA pour comprendre le dispositif mis en place par la droite : je surjoue la douleur (presque) muette pendant que je fais donner, en sous-main, l’artillerie des boules puantes. Jamais Nicolas Sarkozy et Jean-François Copé ne s’étaient mieux accordés qu’au cours de ces journées. […] La politique est médiocre quand elle simplifie outrancièrement ce qui est complexe. Ce n’est pas qu’il n’y ait rien à dire sur ce qui s’est passé à Toulouse. C’est au contraire qu’il y a trop à dire pour réduire le drame à un slogan de campagne. […] La tragédie de Toulouse nous interpelle d’un autre point de vue. Celui de la démocratie et de la maturité de nos concitoyens. Même si la droite et l’extrême droite échouent dans leur tentative de dévoyer le débat politique, la question est posée : celle de la fragilité d’un système qui concentre l’avenir d’un pays sur une seule élection. Celle d’un système politico-médiatique de plus en plus enclin à produire de l’émotion quand nous aurions tant besoin de raison.»
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