Ils ne s’étaient pas donnés le mot. Dimanche 18 octobre place de la République, l’hommage au professeur Samuel Paty a débouché sur des moments de ferveur spontanés.
Politiques, peoples et policiers sont partis aussi vite qu’ils sont venus. Eux n’arrivent pas à quitter la place de la République en cette froide fin de dimanche après-midi. Les rangs sont clairsemés, alors ils se resserrent. Manière de ne pas rester seul lorsque l’on est triste.
Soudain l’homme à la guitare revient. Les visages s’éclairent à nouveau. Les drapeaux mohairais reprennent vie. Les pancartes du président de la Kabylie brandies. « Adieu monsieur le professeur » entonnent-ils avec ferveur. « On ne vous oubliera jamais » dit la chanson. Les sourires reviennent sur les visages. La guitare est entrainante. Des pas de danse sont improvisés. Un homme de 50 ans crie avec un accent du Maghreb : « Soutient aux professeurs ! Pourtant j’ai des réclamations. Avec toutes ces heures de colle que j’ai pris à l’école ! ».
Un rire joyeux parcours la foule. On s’est réchauffé. Ensemble, on a retrouvé le goût de partager un moment. Un morceau de vivre ensemble heureux. Chacun repart un peu moins meurtri