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Billet de blog 30 juillet 2018

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Capitalisme : horizon indépassable de l’humanité.

Ouragans dévastateurs, inondations, orages de plus en plus violents, sécheresses, canicules, feux de forêt…La récurrence d’événements extrêmes est une banalité à laquelle nous allons devoir nous habituer, même s’il se pourrait bien qu’il ne s’agisse là que d’un apéritif en vue de l’intensité paroxystique des prochaines crises.

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Capitalisme : horizon indépassable de l’humanité.

Ouragans dévastateurs, inondations, orages de plus en plus violents, sécheresses, canicules, feux de forêt…La récurrence d’événements extrêmes est une banalité à laquelle nous allons devoir nous habituer, même s’il se pourrait bien qu’il ne s’agisse là que d’un apéritif en vue de l’intensité paroxystique des prochaines crises. Le constat est connu de tous. Emissions massives de gaz à effet de serre, acidification des océans, extinction massive d’espèces, le tout se nourrissant mutuellement sur fond de dérèglement climatique scientifiquement confirmé. Or que faisons-nous pour y remédier ? Le contraste est saisissant entre la propension extraordinaire des Etats du monde à conclure des accords de libre-échange écocides et leur incapacité à s’entendre sur des actions efficientes pour enrayer le phénomène, en dépit de l’existence de « sommets climatiques » depuis 40 ans. Il y a déjà presque 10 ans que la conférence de Copenhague avait achoppé sur de nombreux points, symbolisant l’impossibilité de mettre en place une armature juridique mondiale contraignante. Présenté alors comme le « sommet de la dernière chance pour sauver le climat », il était admis que nous avions 10 à 15 ans de marge de manœuvre devant nous afin de nous organiser efficacement. Malgré les gargarismes surfaits au lendemain de la COP 21 de Paris, force est de convenir que nous n’avons pas saisi cette dernière chance et que maintenir le réchauffement climatique en-deçà de 2°C avant la fin du siècle est un doux rêve. Le modèle le plus optimiste fait état d’une élévation de la température de 4°C en 2100, tandis que d’autres avancent des chiffres allant de 6 à 8°C, ce qui règlerait définitivement la question de la présence humaine sur Terre. L’emballement climatique pourrait toutefois être plus rapide que prévu. Nous avons tous nié à un moment donné la gravité d’une crise abstraite, puisque, à l’instar d’un Donald Trump, nous observions que les hivers revenaient tous les ans, après tout. Le moment est pourtant très sérieux, pour euphémiser un petit peu la situation. Le mur climatique s’approche et nous continuons goulument à appuyer sur l’accélérateur. Alors, comme dirait Lénine : Que faire ? Il semblerait tout d’abord que pour atténuer le choc de la collision, il faille en priorité se débarrasser du capitalisme, un système économique qui parvient à vivre en symbiose avec la crise écologique, le tout au profit d’une extrême minorité de la population mondiale. Le paradigme actuel repose sur trois piliers : privatisation du secteur public, déréglementation des marchés financiers et allègement du fardeau fiscal pour les plus riches. De fait, la crise globale justifie partout le saccage des acquis sociaux obtenus depuis la fin du XIXe siècle. Seuls comptent désormais les rendements à très court terme des dividendes et la recherche à tout prix de la « croissance » dans le cadre pourtant d’une planète aux limites bien établies. La cupidité et l’incurie de nos dirigeants nous emmènent vers une chute brutale, peut-être même vers la disparition de notre espèce. Le système de prédation totale de notre unique écosystème est mu par une croyance dogmatique inepte qui nous sera fatale si nous n’y mettons pas fin au plus vite. Aucune réforme du capitalisme n’est compatible avec le maintien de conditions d’existence adaptées sur la planète. Aussi, pour plagier une célèbre sentence de Jean-Paul Sartre sur la philosophie marxiste, il se pourrait fort bien que le capitalisme soit, au sens littéral, l’horizon indépassable de l’humanité, dans la mesure où elle n’y survivra pas. Il serait temps d’envisager des sécessions citoyennes, en rompant avec l’action de gouvernants qui se parent éhontément des vertus de la démocratie. D’ailleurs, Jean-Claude Juncker avait lui-même averti qu’il n’existait aucun choix démocratique en-dehors des traités européens, qui seraient tous et partout dénoncés par les peuples en cas de référendums. Il y a désormais urgence pour sauver ce qui peut encore l’être. Pour ce faire, il faudra admettre de changer profondément nos modes de vie et comprendre que nos enfants ne connaîtront pas une société d’abondance. Il faudra aussi se départir d’une idée prégnante et diffuse, celle que les positions du centrisme (un peu partout au pouvoir avec certaines variantes nationalistes), ne sont en rien des postures raisonnables et responsables. Changer…ou périr !

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