Une bonne amie à moi possède un appartement et un bureau. Une fois par semaine, une dame de ménage vient pour nettoyer les deux locaux. Elle s’appelle Lizzy. Elle se présente dès l’aube et astique la maison. Ensuite, elle se rend au bureau et s’en va vers 10h00, laissant dernière elle une cliente satisfaite dans une maison convenable et un bureau impeccable. Lizzy a un autre client le mardi, de bon matin et ainsi de suite les autres jours de la semaine. Mais elle ne fait que commencer la journée.
Tous les jours, elle prend ensuite un ou deux bus pour se rendre de l’autre côté de la ville. Elle travaille de 11 heures du matin à 7 heure du soir dans un supermarché : elle range et nettoie les rayons, nettoie le sol, pose des prix sur les articles, encore et encore. Elle fait cela 6 jours par semaine, avec la même ardeur qu’elle travaille chez mon amie. Ne viennent pas seulement des clients au supermarché mais aussi des fournisseurs. Des messieurs viennent régulièrement remplir le magasin avec de lourds chariots de métal. Ils ne font pas toujours attention.
Un jour de malchance, Lizzy a été est blessée au poignet droit par le chariot d’un gaillard peu précautionneux. Un accident du travail pourrait-on dire. Le poignet gonfle, est douloureux, mais Lizzy n’est pas douillette. Elle surveille cette affaire pendant quelques semaines et décide enfin de compte de consulter un médecin. Elle reçoit une ordonnance pour une radio. Diagnostique : il y a une crevasse dans l’os. Remède : poignet dans le plâtre jusqu’au coude et du repos. 6 semaines minimum.
Lizzy amène son arrêt de travail pour cause maladie au supermarché. Mais la boîte n’a souscrit à aucune assurance sociale, en dépit des obligations légales d’un employeur. À la fin de mois, elle reçoit du manager une petite compensation et un message clair : elle n’a plus besoin de venir. Le travail peut très bien être effectué avec une personne en moins. Merci Lizzy pour tes deux années de services fidèles et porte-toi bien. Quand cette histoire arrive aux oreilles de mon amie, elle flambe de colère.
Surtout que, quelques jours auparavant, alors qu’elle lit son journal du matin, elle apprend la nouvelle inédite de l’année concernant l’inspection du travail. Selon l’inspecteur général John Courtar, « les employeurs récalcitrants », c’est à dire les employeurs refusant d’assurer leurs employés, seraient condamnable et recevraient une amende. N’as tu jamais signé de contrat, demande mon amie à son assistante dévouée. Non, Lizzy n’en a jamais signé. Est-ce que tu n’as jamais reçu de fiche de paie ou quelque chose qui y ressemble ? Non plus. Sans hésiter, elle saisit le téléphone pour joindre l’inspection du travail.
Elle reçoit une écoute favorable et un autre numéro d’un inspecteur qui lui raconte exactement ce qui doit se passer. Le jour suivant, avec toute ces informations, Lizzy se met avec quelques réserves en chemin, à l’adresse indiquée du Watermolenstraat. Des réserves en raison d’expérience précédente avec lanti. Mais elle est reçue amicalement, l’affaire bien expliquée et elle reçoit des instructions claires. Elle doit faire une copie de sa feuille d’assurance maladie et revenir vite avec. L’employeur est complètement en tort et en tant qu’employé, elle a le droit de recevoir une allocation pendant sa convalescence. C’est comme ça ! L’affaire va être pris en main et le service ne promet pas seulement de s’en occuper sérieusement, il le fait aussi. Dans deux semaines, Lizzy peut se représenter au travail.
L’année passée, le service des urgences (SEH) a reçu, selon le journal mentionné précédemment, environ 500 cas d’accidents du travail. Il ne s’agit que des accidents du travail qui se sont retrouvés aux urgences et ce n’est qu’un chiffre provisoire. Il ne peut pas y en avoir moins, seulement beaucoup plus. Lizzy et beaucoup d’autre qui ne se sont pas pointés au SEH ne sont pas comptés dans les 500 cas. Il s’agit parfois de personnes qui ont donné leurs forces pendant des années à une entreprise.
Après un accident, ils ne leur reste qu’un désagrément physique, des mains vides et le besoin de retrouver un autre travail aussi vite que possible. Peut être dans un super-marché où un autre employé vient d’être remercié. Un jeu de chaise tournante avec tous les ans, d’innombrables perdants.
Comment l’affaire s’est déroulée pour Lizzy, on ne le sait pas pour l’instant. Mais en tout cas, elle est bien disposée. Les employés qui sont à leurs place, qui décrochent le téléphone, les personnes reçues amicalement et professionnellement et qui sont pris au mot. Lizzy est dans tous les cas contente d’avoir été prise au sérieux. Un service méthodique donne du courage aux citoyens. Et cela, actuellement, nous en avons bien besoin.
Anne Huits