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Billet de blog 20 décembre 2018

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Parbode n°131, Mars 2017, Fayalobi. « Fais comme tout le monde ou vas-t’en ».

Traduction d'article de Parbode, Journal mensuel d'analyse et d'information au Suriname. Parbode n°131, Mars 2017. Fayalobi. "Fais comme tout le monde ou va-t-en" .

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

« La norme veut ici que l’on se serre la main, que tu l’acceptes ou non pour croyances religieuses. Si tu n’es pas content, tu peux t’en aller. » annonce le premier ministre néerlandais Mark Rutte. « Je parle ici des nouveaux arrivants qui abusent de la liberté pour imposer leurs valeurs culturelles. ». Ainsi fait-il référence à une norme que pratiqueraient les néerlandais. Avec l’expression « America First », le président Donald Trump prétend également savoir ce que veulent les américains. Mais qu’est ce qui est normal ? Et qui sont précisément les néerlandais, les américains ou les surinamais ? Et que veut dire au juste la norme ?

Partir si la norme ne vous plaît pas. Pour ce que je la comprends, il s’agit d’une déclaration frustration causée par la peur. Présentée comme une alternative superficielle, elle reçoit à travers le monde toujours plus de supporters. Mais avec cette manière brutale de renvoyer les gens, on ne fait rien d’autre qu’imiter ceux que l’on craint.

Pourquoi la diversité amène-t-elle toujours autant de crispation ? Peur des différences au travail, au marché et en politique. Mais le point demeure : vivre ensemble suppose une multiculturalité. Peut-on réussir un vivre ensemble avec des comportements aussi polarisés ?

Notre pays est composé d'une multitude d’ethnies différentes et il connaît aussi des tensions. Il est question d’un racisme sous-terrain et il se présente des profilages ethniques, de même qu’un ordre fondé sur la couleur de peau. Mais en raison de notre histoire, le vivre ensemble interculturel se déroule d’une autre manière si bien qu’il règne une tolérance en lieu et place d’une peur fondée.

Les différents peuples se tiennent en équilibre et en harmonie. Une religion n’a pas besoin d’être critiquée de fond en comble. Pas de discussion sans fin pour ou contre le voile. Aucun surinamais ne sera prié de quitter le pays si il a d’autre normes et valeurs. À la recherche d’une identité commune, citoyens et politiques peuvent embrasser le fondement d’un vivre-ensemble interculturel : la diversité, impossible à normaliser. Alors seulement nous pourrons nous serrer la main.

Ruth Van der Kolk

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