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Billet de blog 25 janvier 2019

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Parbode 131, Mars 2017. Revenues complémentaires, dépense et nourriture

Traduction d'article de Parbode, Journal mensuel d'analyse et d'information au Suriname. Parbode n°131, Mars 2017. Revenues complémentaires, dépense et nourriture. À contre courant. Le cours de la vie reste visiblement le même.

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Le livre de géographie était là. Il revint enthousiaste à la maison, plus tôt que d’habitude à cause de la grèves des enseignants. Mais ça ne gâchait pas le plaisir. Une période de neuf ans d’études sur des parchemins photocopiés venait de s’achever. La couverture des livres était heureusement encore bien conservée. Cela signifiait des dépenses en moins.

Des dépenses supplémentaires, il y en avait déjà assez. Que les enfants de quatrième classe MULO travaillaient hors de l’école témoignait de la situation économique des familles.

Tôt le matin, l’élève avait rapidement fait son sac avec les livres qu’il avait examinés la veille jusqu'à une heure tardive. Un contrôle qui allait être raté car il n’avait pas eu assez de temps pour apprendre le jour précédent. Une grève arrive parfois à point nommé.

Il avait mis sa chemise d’uniforme dans son sac et allait au travail avec le t-shit propre qu’il portait en dessous. Il n’était pas le seul enfant de la classe à travailler. Il ne trouvait pas ça difficile. Il travaillait dans un des très nombreux restaurants qui avaient poussé comme des champignons ces derniers mois. La carte était présenté dans une grand libellé comportant un large choix, présentant des sandwichs et des plats chauds, de l’happy hours à la spécialité de la maison.

Pour l’élève, le travail en restauration n’était pas trop difficile. L’affaire vendait surtout des portions pour la pause du midi pour d’autre entreprises. Il trouvait ces commandes les plus facile, pas besoin de parler, pas de question, rien à penser. Placer quinze portions les unes à côté des autres. Le coursier venait chercher les parts, il transmettait, contrôlait le bon, portait l’argent à la caisse, et rendait le bon. Pas trop de travail.

Il n’aimait pas trop servir les clients assis à n coin de table. Ils demandaient des choses en plus, parfois un soft, un extra, et la dernière fois une assiette avec deux saucisses. Mais le boulot apportait un petit complément.

L’instituteur non plus ne rentrait jamais directement à la maison. Les après-midi, il travaillait dans un commerce en ville. Le soir, il améliorait son travail d’école, ou il préparait, s’il n’était pas trop fatigué, la leçon pour le lendemain.

Après l’école, il avait environ une demi heure. Trop court pour retourner à la maison, en plus du coût de l’essence -et juste assez de temps pour manger. Une chance qu’un snak s’était ouvert tout prêt de l’école, pour lui comme pour les élèves qui y travaillaient.

Faire tourner un restaurant pouvait encore aller si il n’y avait pas trop de personnel à payer et en faisant bien attention aux rentrées d’argents. le propriétaire d’une toute nouvelle tente le savait.  Par ailleurs, il devenait de plus en plus difficile d’avoir le contrôle sur les dépenses d’approvisionnements. Un autre entrepreneur avait géré ça de manière créative en ouvrant à côté de son commerce de légume un petit restaurant.

Vendre des légumes et rentrer dans ses frais était pourtant assez facile. Faire la tournée des marchés pour trouver les bons produits au bon tarif doit être bien considéré, rapport à l’essence investi. La malchance veut qu’à trop tourner et hésiter, la camionnette d’ un restaurant chinois passe par là et vous rafle sous le nez tout un chargement de paprika ou quoi que ce soit d’utile à la confection d’un excellent tjap soi.

L'occasion d'ouvrir un nouveau restaurant est toujours ouverte. Rien n’est plus facile que d’ouvrir une petite tente. La propriétaire d’une telle petite affaire est convaincue qu’il n’y a pas besoin de grand-chose pour commencer : tu cuisines à la maison après quoi tout part. Un homme en uniforme, chemise propre pantalon propre entre dans le nouveau commerce attend presque impatiemment, règle et repart dans une voiture au pare choc arrière absent.

Karin Lachmising

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