Il n’y a rien d’étrange à ce que, conformément à la nature, le passé se répète via une personne organique. Il incarne un personnage et commet inconsciemment des faits tellement révélateur de la psyché qu’on en reçoit la chair de poule. Anansi est vivant !
Après 1863, Anansi a opéré une métamorphose humaine et dans le même temps, semblait posséder la puissance de prendre quelconque forme que les être humains respectent. Il a été de toute part respecté pour son intelligence et il a toujours ainsi figuré dans l’imaginaire des gens, surtout pour les vieux surinamais.
Le président du Suriname me fait penser à Anansi. Le cabinet entier avec tout ce qu’il y a dedans et dehors serait comme la toile d’Anansi, de laquelle des câbles invisibles se glisseraient jusque dans des coins de la société où des petits Anansi se déclencheraient. Ils se mettraient à la première sollicitation à déclamer « Oui, Amen » « Merci »pour se jeter ensuite directement sur leur proie. Convenons-en, c’est passionnant non ? Ce n’est pas le portrait de l’Anansi dans les plantations au Suriname en 1700. Il a développé des tours pour survivre. La petite araignée a chevauché la grande Ba tigri. Son intelligence était maître sur la force. C’est une illustration d’un simple thème de conte : celui qui n’est pas fort doit être intelligent. Les esclaves en recevaient du courage. Anansi tire ses espiègleries connues de ce passé horrible et il tient son humour pour tenir dans des moments difficiles. Ses tours sont eux même affreux et il ne recule pas à assassiner ses « amis », à les trahir et à les manger. Sa sauvagerie est incomparable. Sa traîtrise est intensément incorporée à toute ses histoires. Il sourit, mord, mange, nettoie innocemment ses pattes et passe à la proie suivante. Nous voyons ces tours de passe passe chez les humains.
Ses histoires sont transmises. Une génération meurt et ses histoires disparaissent en silence. Il reste mort jusqu’à ce que des gens reprennent la série et Anansi ressurgit comme une héros.
La base asociale d’un héritage culturel
L’ariagnée Anasi est une partie de notre héritage culturel. Il est l’héritage, une preuve de la tradition afro surinamaise. Nommez le et les gens se mettent à rire. Il laisse d’ailleurs ces temps ci un arrière goût aigre à l’écoute de ses contes. Cet humour âpre ne laisse pas de faire rire. Mais de quoi rions nous ? Du fait qu’il est un asocial rigolo ? Anansi se tire de tous les problèmes. Il promet et ne tient jamais ses promesses. Il emprunte de l’argent et ne peut pas le rembourser, ce qu’il sait déjà au moment de l’emprunt. Il pense alors à comment il va se sortir de ce problème : sa prochaine brillante idée est en train de naître. Il organise un remboursement où ses débiteurs , qui naturellement se détestent, se rencontrent. Après qu’ils se soient assassinés les uns les autres, Anansi s’en va tranquillement, le problème est résolu. En route pour le prochain challenge. Si tu pense qu’il va reste tranquille, tu ne le connais pas.
Si tu veux connaître un peuple, écoute ses histories. Je suis content que ces histoires soient oubliées et qu’Anansi soit un peu enterré. Car sil y a une chose qui témoigne bien du Suriname, c’est Anansi. Il n’a jamais rien fait. « A no mi ! » (C’est pas moi!) à tel point que ces histoires sont à peine encore racontées, mais son caractère et ses tours encore à 100 % présent ! Mais la différence est que son intelligence n’est plus utilisée pour échapper à un maître trop intelligent mais pour tromper le peuple. Anansi est devenu le maître !
Anansi au pouvoir
La plus grande incarnation de ce personnage dans la vie réelle est notre président. Rusé et aiguisé, il s’approche de sa proie et celui qui est tombé dans sa toile ne peut qu’en sortir par un pouvoir mental phénoménal. Il a de la considération pour ceux qui peuvent cela , mais ses sirènes ne s’arrêtent jamais !
Ceux qui ne répondent pas devinent Anansi. Ils offrent l’occasion de s’acquitter de cette vieille manière de penser et d’en inventer une nouvelle, adaptée à notre époque. car le Suriname à aspire à des référentiels positifs, pouvant être utilisé à l’école et peuvent constituer une participation à la formation pédagogique de nos jeunes. Il est mondialement connu que les histoires ont une influence forte sur la formation des enfants en adultes et qu’un livret d’instruction adulte amènent à des challenges et à la résolution de problèmes. Ceci est l’Anansi de l’année 2017 : un caractère en développement à toute vitesse et un apport à la formation d’une nouvelle nation, qui se soucie d’un mode de penser dont nous avons besoin surtout chez nos Afrikan Srananman.
Paul Middlellijn