DES LOIS ET DES HOMMES de Loïc Jourdain - EXTRAIT DU DOSSIER DE PRESSE
Découvrez un extrait du dossier de presse du documentaire "Des Lois et des Hommes", dans lequel le réalisateur Loïc Jourdain raconte le rôle qu'a joué la caméra dans la combativité du héros John O'Brien pendant ces huit années de tournage !
* * SORTIE EN SALLE LE 11 OCTOBRE * *
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** EXTRAIT DU DOSSIER DE PRESSE **
Vous arrivez à nous faire pénétrer dans les rouages de la machine législative européenne à travers le regard d'un homme qui tente de ne pas se laisser engloutir par celle-ci. Quel rôle pensez-vous que la caméra a joué dans la pugnacité de John - d'autant que c'est un homme discret, pudique - pour oser affronter les technocrates de Bruxelles ?
LOÏC JOURDAIN >> Je montre seulement ce que John découvre au Parlement, comme tout citoyen lambda qui se rend dans ces lieux. Faire bouger les choses là-bas demande de la patience, mais tout est possible ! Tout est ouvert au public contrairement à ce que l'on pourrait croire : c'est l'endroit le plus démocratique que je connaisse. Les politiciens et les médias nous le décrivent comme une tour d'ivoire impénétrable et incompréhensible, mais la réalité est toute autre : rien n'est secret, il n'y a pas de conspiration et si vous ne comprenez pas, vous demandez conseil autour de vous et les gens vous aident. Certaines personnes qui travaillent au Parlement sont même tout à fait demandeuses de travailler avec les citoyens. Toutes celles et ceux qui le souhaitent peuvent participer aux débats, écouter, partager, intervenir - être des citoyens actifs en somme - mais peu de gens le savent. Il faut s'ouvrir, être curieux de ce qui se passe autour de soi et se rendre disponible pour comprendre les enjeux sociétaux de notre époque.
Quant à la relation de John à la caméra, il ne s'est jamais servi d'elle. Il souhaitait avant tout rester indépendant, tant financièrement que vis-à-vis des politiques, ou de quelque influence que ce soit, pour préserver son intégrité. Il voulait avant tout apprendre, conseiller les autres, partager sa vision. De mon côté, je travaillais avec les personnes de son entourage pour savoir où être au bon moment pour filmer. Mon rôle n'était pas d'interférer avec la réalité : je me souciais seulement de m'assurer qu'une caméra soit là à toutes les réunions, tous les événements importants. Après, qu'on le veuille ou non, une caméra a toujours une incidence sur la réalité qu'on filme. Je pense d'ailleurs qu'elle a davantage influencé les personnes gravitant autour de John que John lui-même. Il a cette force de caractère, cette volonté et en même temps cette humilité intérieure naturelle qui le protègent de tout, comme un bouclier naturel. C'est fascinant. Je pense aussi que c'est pour cela qu'il était tant apprécié à Bruxelles et au sein du gouvernement irlandais. Il n'avait nullement besoin de la caméra pour faire son chemin et j'essayais de l'encombrer le moins possible.