Par quel cheminement tortueux de l'esprit, par quel dérèglement subit des connexions d'un cerveau sain peut on expliquer le drame de Berck et la mort d'Adelaïde, petit ange de 15 mois ?Fabienne, dites nous que vous êtes profondèment malade, expliquez,avec les psychiatres que rien ne fonctionne plus sous votre boite cranienne.Car comment accepter cet acte froid, préparé.Cette barbarie à visage humain qui nous plonge dans une réflexion abyssale sur la nature même de ce que nous sommes.
Vous avez choisi Berck parce que c'est triste dites vous.Mais ces milliers de gens qui ont défilé sur le bord de cette mer qui a renvoyé Adelaïde jusqu'au bord, vous les avez non seulement attristés, mais endeuillés avec tous ceux qui ont France (et ailleurs) n'avaient plus que des larmes devant l'impossibilité d'expliquer l'inexplicable.Vous avez attendu cette enfant puis vous lui avez donné naissance ,allaitée, chouchoutée,dorlotée et peu à peu vous avez décidé qu'elle devenait une entrave à votre propre vie .Si encore vous vous étiez noyée avec elle,il y aurait quelque chose à comprendre.Adelaïde ,mourant peu à peu dans l'eau devait avoir les yeux qui cherchaient le secours de la seule personne qui dans son esprit pouvait la sauver: sa mère.Comment pouvoir survivre alors,quand, ce manque insidieux va vous envahir peu à peu jusqu'à devenir insupportable.Comment éviter le regard d'Adelaïde qui viendra hanter vos jours et vos nuits, au fond de votre cellule, comme le Caïn de Victor Hugo, après l'assassinat d'Abel?
Des infanticides brutaux il y en a tous les jours.Mais celui ci ,programmé avec minutie par une maman en possession de tous ses moyens (semble t'il) nous interpelle et nous oblige, au delà des contingences quotidiennes, à nous sentir en deuil, à pleurer sur Adelaïde, à nous dire que peut être, si le malheur innocent n'avait pas frappé cette enfant, elle aurait grandi, serait devenue une jeune femme brillante, heureuse, amoureuse, active,.Qui peut savoir et comment oublier d'un journal télévisié à l'autre,quand mille questions n'ont pas de réponse.
Adelaïde ne vous appartenait pas ,bien que votre enfant.Elle était membre d'une communaité et le vrai courage aurait été de la confier aux services sociaux de son pays,puisque vous ne pouviez plus en assumer la responsabilité.Adelaïde, comme tous les enfants de France, appartenait à la Nation que vous avez choisie et qui vous offrait la possibilité de la prendre en charge et de la faire grandir.La prion n'est rien à coté du remord qui ne manquera pas de vous saisir,Fabienne, lorsque Adelaïde ,en vous regardant, semblera vous crier en silence( comme à nous du reste): je voulais vivre.