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Que penser des élections européennes ?
Les résultats des élections européennes qui ont vu les écologistes EELV obtenir le 3e score en France ont confirmé que la question écologique était une préoccupation importante pour un certain nombre de Français.e.s. comme le montre l'ampleur du mouvement climat de ces derniers mois.
Il est essentiel que l'écologie ne se résume pas aux "petits gestes" et à un discours moral et culpabilisant qui ne se soucie que de la seule échelle individuelle en visant à transformer le comportement de chacun - comme le gouvernement aimerait nous le faire croire. Cependant, il est tout aussi important de ne pas circonscrire l'écologie politique aux périodes d'élections et aux décisions institutionnelles : les pays et a fortiori les organisations de la taille d'un continent sont, pareils à des paquebots, lents à changer de cap et à inscrire des transformations dans leur fonctionnement interne.
Or dans de nombreux cas la réponse se doit d'être immédiate, ce qui exige un changement rapide et donc un engagement direct en dehors de ces moments politique officiels : c'est le cas de nombreux territoires en lutte, de la ZAD du Moulin contre le GCO à Strasbourg à la mobilisation locale des jeunes pour le climat contre le projet "Open-sky" près de Rennes.
Si de tels projets inutiles et écocides peuvent émerger, c'est parce que nos institutions reposent encore sur une économie libérale et capitaliste et qu'elles n'ont pas pris en compte les transformations profondes nécessaires pour répondre à la crise écologique en cours. C'est la raison pour laquelle la lutte écologique et sociale ne peut se résumer à un bulletin glissé dans l'urne.
Que l'on s'abstienne ou que l'on aille voter (avec conviction ou non), la première forme d'engagement que l'on peut expérimenter reste la vie collective autour de lieux partagés : rares cependant sont ces espaces où subsistent encore des formes d'organisation populaires et horizontales où règne un fort sentiment de lien social, de plus en plus menacés par les dynamiques de rentabilité et d'utilitarisme qui cherchent à mettre la main dessus.
Là où des gens se rassemblent pour inventer de nouvelles formes de vie ou bien pour défendre un site contre son absorption par de grands groupes industriels se déroule une lutte écologique tout aussi essentielle et peut-être plus efficace car véritablement sociale que tous les votes aux élections européennes.
"Ne votez jamais" : ce slogan que l'on pouvait lire sur la banderole du cortège de tête lors de la manifestation climat à Paris le 24 mai n'est sans doute pas à prendre au pied de la lettre ; il vise plutôt à dire que l'essentiel de la lutte écologique, tout comme la vie politique, se déroule en dehors des urnes et qu'il ne s'agit pas de faire reposer tous nos espoirs en une société écologiquement et socialement juste sur un parti ou une personnalité.
Au contraire, pour faire advenir une véritable société écologique qui soit tout autant sociale, il faut construire en dehors des institutions, là où des communs nous imposent de nous rassembler et de décider ensemble de la forme à donner à la vie quotidienne.
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