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Billet de blog 20 décembre 2012

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INCROYABLE... MAIS VRAI : LA FRANCE PRÊTE 100 MILLIONS D’EUR AU MAROC POUR SOUTENIR L’OFFSHORING (DELOCALISATIONS DE SERVICES)!!

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INCROYABLE... MAIS VRAI : LA FRANCE PRÊTE 100 MILLIONS D’EUR AU MAROC POUR SOUTENIR L’OFFSHORING (DELOCALISATIONS DE SERVICES) !!!!!
Rubrique : DOSSIERS, POSITIONS > Offshore, délocalisations
Mots-clés : Gouvernement / Offshore au Maghreb
Publié le 17 décembre 2012, mis à jour le 19 décembre 2012
Nombre de visiteurs uniques : 2904

Source : Communiqué MUNCI, 17.12.2012 | MAJ 19.12.2012
Lien à consulter : Octroi d’un prêt de 150 millions d’euros à MEDZ par l’Agence Française de Développement (AFD)

C’est sans hésitation la nouvelle la plus INVRAISEMBLABLE que nous ayons vu passer en 10 ans d’existence !!!
La France est en déficit… des mesures d’austérité (notamment budgétaire) sont imposées à tous… le chômage progresse fortement dans notre pays Y COMPRIS DANS L’INFORMATIQUE… le redressement industriel et la relocalisation des emplois sont censés être des priorités… mais notre 1er Ministre Jean-Marc AYRAULT en visite au Maroc, accompagné (entre autres) d’Arnaud MONTEBOURG, n’a pas trouvé mieux QUE DE FAVORISER LE DÉVELOPPEMENT DE L’OFFSHORING AU MAROC, A SAVOIR LES (DÉ)(RE)LOCALISATIONS D’EMPLOIS DANS LES CENTRES D’APPEL, LES SERVICES INFORMATIQUES et LES PROCESSUS MÉTIERS !!!
Ces externalisations d’emplois dans les pays à bas coûts (le plus souvent des emplois qualifiés), qui ne créent strictement AUCUNE RICHESSE et AUCUN EMPLOI en France, s’inscrivent désormais dans un NOUVEAU CONCEPT "gagnant-gagnant" selon le 1er Ministre : la CO-LOCALISATION.
Pour le MUNCI, une seule question se pose désormais : LE PREMIER MINISTRE, ainsi que A. MONTEBOURG, ont-ils… perdu la raison ou bien, plus probablement, ont-ils ÉTÉ MANIPULÉS ???


  Sommaire  

MAJ. 19.12.2012 :
1. DISPARITION DE LA PAGE CONCERNÉE SUR LE SITE DE L’AMBASSADE DE FRANCE AU MAROC !!!

La page http://www.ambafrance-ma.org/Signature-d-une-convention-de-pret renvoie désormais vers une erreur 404 et l’information sur le communiqué de presse est introuvable sur le site de l’ambassade de France au Maroc !!!!!
Néanmoins le PDF du communiqué est toujours accessible ICI (lien bis).
2. LETTRE OUVERTE À LAURENT FABIUS, PIERRE MOSCOVICI, ENTRE AUTRES MINISTRES DE FRANÇOIS HOLLANDE – PAR MANUEL JACQUINET
100 millions d’euros prêtés par le gouvernement français pour installer des centres d’appels 
ou de BPO à Casablanca – et moi, et moi ?
Manuel Jacquinet, RDC de l’excellent magazine professionnel du service client et des centres de contact "En-Contact", est l’un des meilleurs spécialistes du sujet en France.


 COMMUNIQUE DU MUNCI (17.12.2012)

VERSION PDF

Les 12 et 13 décembre 2012, le Premier Ministre JM AYRAULT était en visite au Maroc, accompagné d’une délégation ministérielle (dont Laurent Fabius, Christiane Taubira, Manuel Valls, Arnaud Montebourg, Nicole Bricq, Geneviève Fioraso et Najat Vallaud-Belkacem).
Voir http://www.ambafrance-ma.org/Visite..., ainsi que http://www.gouvernement.fr/premier-....

Deux faits majeurs sont à relever dans le cadre de cette visite sur le plan du développement économique :

1. JM AYRAULT a défendu un nouveau concept de (dé)localisations positives : la "co-localisation".
"Un accord a été signé qui est assez particulier parce qu’il développe un concept nouveau qui est le concept de la colocalisation. Et vous savez bien que cette question est sensible en France qui est la question des délocalisations. Et là, je crois qu’il faut voir les choses en face. L’expérience montre que lorsque des entreprises (…) installent ici des usines et fabriquent des éléments d’un processus industriel, ça crée de la valeur ajoutée pour le groupe ici, au Maroc, mais ça crée des emplois pour le Maroc, ça fait vivre aussi des sociétés de services qui concourent à ces entreprises, mais ça crée aussi de la valeur ajoutée en France et ça renforce aussi les capacités du groupe en question à investir dans la recherche et développement. Et donc on est dans une démarche gagnant-gagnant, une démarche en quelque sorte où la coproduction industrielle bénéficie aux deux pays."

2. La première application de ce nouveau concept est un prêt considérable de 100 millions d’euros octroyé par l’Agence Française de Développement (Ministère des Affaires étrangères) au secteur marocain… de l’offshoring (Casanearshore) !!!

L’OFFSHORING, c’est l’externalisation des emplois de services dans les pays à bas coûts, à savoir les centres d’appel, les services informatiques (Offshore informatique ou ITO) et les processus métiers (Business Process Outsourcing ou BPO).
Dans l’informatique, plusieurs dizaines de milliers d’emplois qualifiés (min. bac+2, le plus souvent bac+5) sont ainsi externalisés par des sociétés françaises (essentiellement des SSII) dans les pays à bas coûts (Maghreb, Inde, Europe de l’Est…etc) pour un volume de CA représentant 5 à 10% du marché des prestations de services IT (à lui seul, le groupe Cap Gemini emploie plus de 40 000 salariés en offshore, c’est à dire davantage que ses effectifs français).
Pour en savoir plus :
- Infos sur l’offshore, et notamment : Offshore et Emploi, Offshore au Maghreb
- Dossiers et positions du MUNCI sur l’offshore
Dernière info : [Presse] Les services, prochaines victimes des délocalisations ? (oct. 2012)
Une autre fonction de l’offshore est de favoriser les détachements intra-groupes de salariés prestataires depuis ces pays à bas coûts vers la France dans des conditions qui sont très souvent celles du dumping social (le minimum légal de rémunération imposé pour la délivrance de la carte de séjour "salarié en mission" étant… d’1,5 fois le SMIC), lire à ce sujet nos articles sur : Onshore (immigration, dumping social).

L’offshoring représente au Maroc l’un des secteurs stratégiques de l’économie depuis le lancement du plan Emergence en 2005, lire à ce sujet :
- Casablanca Near Shore Park (Casashore) : zone franche pour l’offshoring au Maroc
- Offshoring au Maroc : 100 000 emplois (espérés...) pour 2015 !!!
De nombreuses sociétés de services, numériques et financières françaises sont installés à Casashore, parmi lesquelles : Capgemini, Steria, Gfi, Sqli, Bull, Ubisoft, Sofrecom (filiale de France Télécom), Bnp Paribas, Axa, etc…
En ce qui concerne les SSII, elles sont désormais 17 figurant dans le top des SSII françaises et totalisant 47% du chiffre d’affaires IT à être installées dans les parcs gérés par MEDZ Sourcing, à savoir Casanearshore et Technopolis.

Déjà, en 2007, le volet "Offshoring" du plan Emergence avait reçu le soutien implicite du 1er ministre D. DE VILLEPIN dans le cadre du GIEFM, le Groupe d’Impulsion Économique Franco-marocain :

Le GIEFM reprend du service (mars 2010)
"Il avait été créé en 2005 par Driss Jettou et Dominique De Villepin, Premiers ministres marocain et français, en vue d’explorer les opportunités d’affaires entre les deux pays et surtout faire connaître aux PME françaises, les plans sectoriels lancés par le Royaume. Après un rapport fort détaillé à fin 2006, résultat des efforts de six groupes de travail mixtes et la tenue de la rencontre « Maroc Offshore » en avril 2008, le groupe d’impulsion économique France-Maroc n’avait plus fait parler de lui. Nommé depuis janvier 2009 à la tête de l’ambassade du Maroc à Paris, El Mostapha Sahel tente de la ranimer…"

Le Conseil de chefs d’entreprise France-Maroc de MEDEF International va fusionner avec le Groupe d’Impulsion Economique Franco-Marocain (GIEFM) (2009)
Cette fois-ci, avec JM AYRAULT, il s’agit d’un soutien on ne peut plus explicite ! La nouvelle politique de JM AYRAULT au Maroc vis à vis de l’offshoring s’inscrit donc la continuité des travaux du GIEFM, ce qui nous fait surtout penser à une manipulation gouvernementale par les lobbies économiques….

Hélas, aussi incroyable que çà puisse paraitre, ce n’est pas la première fois que le Gouvernement et les pouvoirs publics défendent implicitement ou explicitement l’offshoring, lire à ce sujet notre dossier : Offshore informatique : chroniques de l’aveuglement et de la complaisance des pouvoirs politiques, publics et économiques.
Ainsi, dans le domaine de l’Éducation notamment : Un master franco-marocain en faveur de l’offshoring au Maroc !
La raison est tout simplement que les (dé)(re)localisations de services n’ont jamais été considérées sur le même plan que les délocalisations industrielles par notre classe politique vieillissante…

Pour le MUNCI, s’il ne s’agit pas de « diaboliser » excessivement ces emplois qualifiés qui participent à la croissance des pays en voie de développement, l’offshore doit être néanmoins découragé par les pouvoirs publics.
Lire à ce sujet nos positions dans la partie 5. Offshore de : Lettre du MUNCI à Fleur PELLERIN, Ministre en charge de l’économie numérique.
Pour le moment, les créations d’emploi en France dans l’informatique et les télécoms (environ 15 000 / an en moyenne…) compensent les pertes d’emploi induites par l’offshore mais nous rappelons que le chômage progresse de nouveau fortement dans nos métiers (la DARES dénombre désormais plus de 36 0000 informaticiens au chômage en France, soit environ 6.5% de taux de chômage dans la profession, avec un bon de +16% en 6 mois !) et pourrait malheureusement atteindre de nouveaux records d’ici 12 mois
Dans tous les cas, contrairement à ce que laisse entendre le 1er Ministre, il n’y a bien entendu AUCUN INTÉRÊT ÉCONOMIQUE et AUCUN RETOUR GAGNANT pour la France SUR LE PLAN DE L’EMPLOI à vouloir favoriser l’offshoring dans le monde : TOUS les emplois offshore, qu’il s’agisse de délocalisations ou de relocalisations de postes, ne sont rien d’autre que des emplois (le plus souvent qualifiés) PERDUS pour les "pays riches" en raison de logiques purement compétitives de réduction des coûts.
Il en est autrement bien sur, des programmes de (véritable) coopération technologique et d’aide au développement… quand ces derniers ne portent pas préjudice à l’emploi dans notre pays !
Par conséquent, le concept, certes élégant (…), de "co-localisation" ne peut, en aucun cas, s’appliquer aux services informatiques et plus généralement à l’offshoring
.

De surcroît, l’offshore au Maroc est synonyme :

de DUMPING FISCAL (voir aussi : L’assistance technique dans le filet du fisc)

d’incertitudes persistantes sur la PROTECTION DES DONNÉES PERSONNELLES (voir : [Presse] Offshore et protection des données personnelles : le Maroc mis à l’index et Offshoring au Maroc : mise en garde de Alex Türk (CNIL))

de CONDITIONS DE TRAVAIL fortement décriées dans les centres d’appel (voir : Dans les coulisses des centres d’appels au Maroc, Les conditions de travail des jeunes marocains dans les centres d’appel, Pourquoi le centre d’appel Free est en grève au Maroc)

A noter que la "convention pour mettre en oeuvre le nouveau concept gagnant-gagnant de la colocalisation" (non rendue publique à ce jour) a été également signée par les ministres Nicole BRICQ et surtout… ARNAUD MONTEBOURG, le chantre du patriotisme économique qui, à juste titre, il y a encore quelques jours, exhortait l’Europe à mieux protéger son industrie et surtout, il y a quelques mois, voulait rapatrier en France les centres d’appel des opérateurs télécoms !!!

Par conséquent, il ne fait aucun doute que nous avons atteint un nouveau SOMMET DE "CYNISME POLITICO-ÉCONOMIQUE" avec cette décision que nous jugeons TOTALEMENT FOLLE ET INCOMPRÉHENSIBLE !!!

Le MUNCI, totalement CONSTERNE, fera connaître ses décisions dans les semaines à venir : un projet de mobilisation nationale des demandeurs d’emploi en informatique est notamment à l’étude (voir à la fin de : Enorme INTOX de Fleur PELLERIN à propos d’une "énorme pénurie de développeurs" en France)…

 SOURCES

1. Octroi d’un prêt de 150 millions d’euros à MEDZ par l’Agence Française de Développement (AFD) (12 décembre 2012)
Extrait : "Une convention de prêt a été signée par M. Abdellatif Hadj Hamou, Président du Directoire de MEDZ, et M. Dov Zerah, Directeur Général de l’Agence Française de Développement (AFD). La cérémonie s’est déroulée à l’occasion du Forum économique maroco-français, et sous la présidence effective des Chefs de gouvernement des deux pays.
D’une enveloppe de 150 millions d’euros, ce prêt bénéficie au programme d’investissement 2007-2015 de MEDZ pour la réalisation de plateformes industrielles intégrées.
(…) L’enveloppe globale se compose comme suit :
- Un prêt A, d’un montant de 100 millions d’euros, destiné au refinancement des activités Offshoring développées par la société Casanearshore, filiale à 100% de MEDZ.
(…) MEDZ, filiale de CDG Développement, a pour mission la conception, l’aménagement, le développement et la gestion de nouvelles zones d’activités (touristiques, industrielles, offshoring et spécifiques), répondant aux normes internationales en matière d’équipement et de services, et s’inscrivant dans une démarche intégrée de recherche de performance, d’innovation et de développement durable. (…) En matière d’offshoring et de nouvelles technologies, MEDZ a réalisé les parcs ayant contribué à faire décoller cette activité au Maroc. "

L’AFD (Agence Française de Développement) est un établissement public au cœur du dispositif français de coopération, placé sous la tutelle du Ministre des Affaires étrangères, du Ministre des Outre-mer, du Ministre de l’Économie et des Finances, du Ministre de l’Intérieur et du Ministre délégué auprès du ministre des Affaires étrangères, chargé du Développement.

2. Discours du Premier ministre devant la communauté française le 13 décembre 2012
Extrait page 2 : "Alors tous ces échanges se sont traduits par une signature incroyable de conventions avec l’AGENCE FRANÇAISE DE DÉVELOPPEMENT qui apporte son concours financier, mais aussi avec plusieurs ministères français et marocains sur plusieurs sujets. Je ne vais, bien sûr, pas les évoquer là.
Mais sur le plan du développement économique, il y a un accord qui a été signé qui est assez particulier parce qu’il développe un concept nouveau qui est le concept de la colocalisation. Et vous savez bien que cette question est sensible en France qui est la question des délocalisations. Et là, je crois qu’il faut voir les choses en face. L’expérience montre que lorsque des entreprises – et j’ai pris l’exemple d’EADS et d’AIRBUS ou même de SAFRAN – installent ici des usines et fabriquent des éléments d’un processus industriel, ça crée de la valeur ajoutée pour le groupe ici, au Maroc, mais ça crée des emplois pour le Maroc, ça fait vivre aussi des sociétés de services qui concourent à ces entreprises, mais ça crée aussi de la valeur ajoutée en France et ça renforce aussi les capacités du groupe en question à investir dans la recherche et développement. Et donc on est dans une démarche gagnant-gagnant, une démarche en quelque sorte où la coproduction industrielle bénéficie aux deux pays.
Et ça, c’est essentiel parce qu’il faut lever toute ambiguïté. Dans les relations économiques et commerciales que nous avons avec le Maroc, la France est bénéficiaire et donc on pourrait, nous, raisonner en écoutant aussi le raisonnement des Marocains. Les Marocains pourraient aussi se dire : mais alors, est-ce que c’est tout pour la France et pas assez pour le Maroc ? Eh bien nous avons dépassé cette approche. Et donc, ce concept de coproduction, de co-investissement, de colocalisation, nous allons le mettre en oeuvre concrètement."

3. Conférence de presse conjointe entre Jean-marc Ayrault et Abdelilah Benkirane le 13 décembre 2012
Extrait page 3 : "Quatrième point de ce bilan de cette rencontre, c’est le renforcement de notre partenariat économique. Vous le savez, la France est le premier partenaire économique du Maroc, premier client traditionnellement, premier fournisseur, mais surtout premier investisseur avec la moitié du stock d’investissements directs étrangers et sept cent cinquante filiales d’entreprises françaises qui sont installées dans votre pays. Nous avons signé à l’instant, avec Madame BRICQ et Monsieur MONTEBOURG, une convention pour mettre en oeuvre un nouveau concept, j’allais dire, gagnant-gagnant qui est celui de la colocalisation. Et donc c’est effectivement une approche nouvelle qui permettra à des investissements français au Maroc d’être non seulement bénéfiques pour l’économie et l’emploi marocains, mais également aussi à l’économie française et à l’emploi en France aussi bien en termes d’emploi que de recherche et développement ou de pénétration de nouveaux marchés émergents à partir du Maroc dans le monde arabe ou encore l’Afrique subsaharienne."

4. Discours du Premier ministre au forum économique franco-marocain à Casablanca le 12 décembre 2012
Extrait page 4 : "Mais il y a aussi dans ce partenariat une chance à saisir pour la France, pour ses entreprises comme pour leurs salariés. Notre objectif est bien sûr d’éviter les délocalisations portant sur l’ensemble d’un processus industriel. En revanche, une co-localisation industrielle, si elle résulte d’une analyse fine de la valeur ajoutée sur toute la chaîne de production et des avantages compétitifs de chaque site, peut être bénéfique et soutenir l’activité des deux côtés. Je pense par exemple à ces équipementiers aéronautiques, qui ont décidé d’implanter au Maroc certains segments d’activité mâtures. Ce choix leur a permis de restaurer leur compétitivité internationale, d’investir dans de nouveaux produits plus haut de gamme en France et de créer de nouveaux emplois. Dans la construction de ces solidarités industrielles, le Maroc offre des atouts de premier ordre pour les entreprises françaises. C’est en effet l’un des rares pays à pouvoir répondre simultanément à des exigences telles que la proximité de l’Europe, la présence de compétences techniques et linguistiques associées à une familiarité culturelle, qui permettent un travail en commun très efficace. C’est tout le sens de la déclaration relative à la colocalisation industrielle qui sera signée demain à Rabat entre nos deux gouvernements. Il s’agira de renforcer une logique de cercle vertueux, combinant la recherche simultanée de l’excellence et du meilleur coût. Ce mécanisme ne fonctionnera pas en imposant de nouvelles contraintes, mais en identifiant les filières dans lesquelles une complémentarité authentique peut s’épanouir, par exemple en encourageant les coopérations entre fédérations professionnelles et le partage de bonnes pratiques entre acteurs de terrain.
(…) Ce nouvel élan s’appuiera sur une intégration économique et commerciale renforcée de l’Union européenne et du Maroc. C’est l’objectif assigné au projet d’accord de libre-échange complet et approfondi, dont la négociation doit s’engager très prochainement."

 RESSOURCES SUR L’OFFSHORING AU MAROC

Documents stratégiques sur l’offshoring au Maroc

Chiffres des TIC et de l’offshoring au Maroc

Organisation par MEDZ Sourcing d’un séminaire avec des SSII françaises (nov. 2012)
"Le mardi 13 novembre 2012, MEDZ Sourcing, filiale de MEDZ (Holding CDG Développement), a organisé, en partenariat avec la Chambre française du commerce et Ubifrance, un séminaire au sein de Casanearshore Park. Cette manifestation, qui s’est tenue à l’occasion de la visite d’une délégation d’entreprises françaises, a connu la participation de plusieurs dirigeants d’entreprises IT ainsi que des présidents de cluster tels Systematic et SNP, représentant différentes régions de la France. Lors de son allocution d’ouverture, M. Samir Guerraoui, Directeur Commercial & Marketing de MEDZ Sourcing, a notamment souligné que « dans le secteur de l’IT, 17 entreprises françaises figurant dans le top des SSII et totalisant 47% du chiffre d’affaires IT, sont basées dans les parcs gérés par MEDZ Sourcing, à savoir Casanearshore et Technopolis. Ce secteur a connu une forte accélération depuis 2007, en passant de 0,8 milliards DH en 2008 à 2 milliards en 2011 ».
Mme Charafa Chebani, Directrice du Pôle CFCIM - Ubifrance a, quant à elle, rappelé les fondamentaux économiques du Maroc, en rassurant les investisseurs sur la stabilité du pays et son attractivité pour les projets innovants. (…)"

« L’offshoring, premier pilier du Plan Émergence » (aout 2012)
"L’offshoring, et particulièrement l’ITO, représente pour le Maroc un des secteurs les plus porteurs pour l’économie nationale. Un secteur qui a été retenu comme premier pilier du Plan Émergence en présentant un potentiel important de développement et sur lequel le gouvernement a fait preuve de beaucoup de volontarisme. À mi-parcours par rapport à l’échéance 2015, la stratégie offshoring a donné ses premiers résultats. Trois plateformes industrielles intégrées sont déjà opérationnelles à Casablanca (Casashore), Rabat, Fés et Tétouan. Prés de 100 entreprises sont déjà installées dans ces P2I, dont une palette de références françaises et internationales : Capgemini, Steria, Gfi, Sofrecom (filiale de France Télécom), Bull, Bnp Paribas, Axa, etc. Plus de 50 000 emplois et environ 7 milliards de dirhams de chiffre d’affaires en 2011, soit 50% des objectifs en termes d’emplois atteints et une croissance à deux chiffres."

Offshoring : Le Maroc, destination mondiale de l’année (juillet 2012)
"Réalisant une croissance annuelle de 20% ces 3 dernières années, l’offshoring est de loin le secteur le plus dynamique du plan Emergence enclenché fin 2005. Après 10 ans d’activité, une véritable industrie s’est installée employant plus de 52.000 personnes et 7,6 milliards de DH de chiffre d’affaires à l’export en 2011. L’activité centres d’appels arrive en tête du secteur avec 80% des emplois créés. Les autres branches telles que l’Offshore Informatique (ITO) et le Business Process Outsourcing (BPO) représentent 20%. De l’avis de Youssef Chraïbi, président de l’Association Marocaine de la Relation Client (AMRC), « le secteur des centres d’appels ainsi que les acteurs majeurs du BPO se réjouissent de l’obtention de cette distinction qui vient saluer la performance exceptionnelle des entreprises du secteur ainsi que couronner le modèle gagnant mis en place par MEDZ en terme de politique d’infrastructures dédiées, reposant sur la réalisation de plateformes de rang mondial ». Le prix de destination de l’année vient aussi consacrer le contrat-progrès 2006 -2012 signé entre le gouvernement et l’APEBI qui se décline via une stratégie d’appui au développement du secteur (Maroc Numeric 2013). Baptisée Stratégie nationale pour la société de l’information et de l’économie numérique, elle a pour objectif la création de 58.000 emplois supplémentaires et d’équiper à 100% les établissements scolaires publics."

Ahmed Reda Chami, ministre marocain : « le Maroc s’est positionné sur la carte mondiale de l’offshore » (2009)
"Créer 100 000 emplois dans l’offshore d’ici à 2015. Tel est l’objectif dont a hérité Ahmed Reda Chami, ministre marocain de l’Industrie, du Commerce et des Nouvelles Technologies, entré au gouvernement en 2007 après avoir fait toute sa carrière dans le privé. (…) Rencontré à Rabat, Ahmed Reda Chami revient sur la politique publique du royaume pour faire du pays l’une des destinations phares de l’offshore informatique et de l’externalisation des processus métier, un des piliers du plan Emergence par lequel le gouvernement entend accélérer le développement du pays. (…)
Dans le plan Emergence, l’offshore a été identifié comme un des métiers stratégiques pour le Maroc, aux côtés de six autres. Nous avons identifié les filières prioritaires que sont l’ITO (IT outsourcing, soit l’infogérance, ndlr) et le BPO (Business Process Outsourcing, externalisation de processus métier, ndlr). Nous avions prévu au départ que 70 % de l’activité concernerait le BPO. Mais, à part les call centers, les autres métiers du BPO ne se sont pas développés comme nous l’avions prévus à l’origine. Nous nous sommes trompés sur le niveau de maturité de ce marché. Par contre, sur l’ITO, nous sommes au-dessus de nos objectifs : la moitié des 50 premières SSII en France sont aujourd’hui représentées au Maroc, pour y faire de l’offshore"

Le Maroc, royaume des délocalisations françaises (mars 2010)
"« Le Maroc est la banlieue économique de la France », affirme Mohammed El’Ouahdoudi, président de l’Association des centres d’appels et des services informatiques offshore du Maroc.
Pourquoi un tel succès ? Pour les candidats à la délocalisation, les avantages sont considérables. Smic horaire à moins d’un euro, semaine de 44 heures, faibles charges sociales, exonérations d’impôts… « Nous sommes 40 % moins chers qu’en France », explique Youssef Chraibi, président de l’Association marocaine de la relation client. Mais le Maroc n’est pas seulement une destination low-cost, sinon, estime Youssef Chraibi, « les entreprises iraient vers des pays encore moins chers comme Madagascar ou le Sénégal ». Autre attrait du Maroc, les employés parlent français et sont souvent diplômés. Du coup, les délocalisations ne concernent pas que les centres d’appels téléphoniques. Elles accueillent aussi des services de haute technologie (maintenance informatique, développement de logiciels, etc.). Et les entreprises privées ne sont pas les seules à goûter aux charmes du Maroc, la RATP et la SNCF, pour le passe Navigo ou la carte Imagine R, s’y sont mises. Selon nos informations, des hôpitaux parisiens négocient le transfert d’une partie de leurs démarches administratives à Casablanca. Erigées au rang de priorité par le gouvernement marocain, ces délocalisations ont fait un bond de 15 % l’an dernier. Elles ont généré sur place 35 000 emplois et le chiffre pourrait atteindre les 100 000 en 2015 ! Pour mesurer l’ampleur du phénomène, nos envoyés spéciaux sont allés à la découverte du quartier d’affaires ultramoderne de Casablanca où se concentrent les entreprises françaises délocalisées.
« La quasi-totalité des sociétés offshore viennent de France », par OUATIQUA EL-KHALFI directrice de la production du ministère de l’Industrie et du Commerce marocain.
En charge du programme des délocalisations « offshoring », cette conseillère ministérielle détaille les avantages proposés aux entreprises qui s’implantent au Maroc.
Comment favorisez-vous la délocalisation des entreprises vers votre pays ?
OUATIQUA EL-KHALFI. Nous avons constitué des zones dédiées. L’une d’elle est à Rabat et l’autre à Casablanca. Plusieurs autres zones sont en projet (Fez, Marrakech, etc.). Le coût de la location des bureaux prêts à l’emploi y est très compétitif : environ 8 € (90 dirhams) le mètre carré par mois pour des locaux neufs, câblés et sécurisés. Pour attirer ces activités, nous avons mis en place des incitations fiscales et nous mettons l’accent sur la formation. Nous allons former 10 000 nouveaux ingénieurs en 2010.
Q : Tous ces efforts uniquement pour attirer des centres d’appels… ?
R : Après les centres d’appels, nous visons les activités d’ingénierie, et notamment les activités de backoffice (NDLR : informatique liée aux opérations bancaires) des banques et des assurances. La BNP et Axa ont été parmi les premières à s’installer dans nos zones dédiées à l’offshoring.
Q : Les entreprises françaises sont-elles nombreuses à profiter des avantages que vous proposez ?
R : La quasi-totalité des sociétés installées dans nos sites d’offshoring sont des entreprises françaises. Celles qui ne sont pas d’origine française travaillent pour les marchés européens et principalement pour le marché hexagonal.
Q : Quelles sont les sociétés françaises qui projettent de s’installer au Maroc ?
R : Les négociations se passent dans la discrétion totale jusqu’à la conclusion des contrats.
Q : Pourquoi ?
R : Les employés de ces entreprises peuvent réagir de manière primaire face à ces implantations. Ils peuvent penser qu’on détruit des emplois chez eux. Or, une implantation au Maroc ne détruit pas de postes dans le pays d’origine de l’entreprise. Car s’implanter, pour une société, c’est se développer. Cela profite à l’entreprise et à ses salariés. L’offshoring, c’est du gagnant-gagnant.
Pas d’impôts pendant cinq ans
Plus d’un millier d’entreprises sont implantées au Maroc. Elles y emploient 115 000 personnes dont beaucoup travaillent, certes, pour le marché local. Mais les activités délocalisées au Maroc pour servir essentiellement le marché français représentent déjà 35 000 emplois au Maroc. Un chiffre qui devrait tripler d’ici à 2015.
Dans ce but, deux quartiers d’affaires offshore c’est-à-dire dédiées aux entreprises qui délocalisent ont déjà été construits à Rabat et à Casablanca. Ils hébergent Axa, Atos Origin, BNP ou Bull (voir notre document) et trois autres sont en projet à Fès, Marrakech et Oujda. Dans ces zones franches, les groupes français sont exonérés d’impôts sur les sociétés pendant cinq ans. Par ailleurs, leurs employés bénéficient d’un plafond d’impôt sur le revenu de 20 %, contre 38 % pour les autres citoyens marocains ! Mieux, le gouvernement du royaume rembourse la formation de chaque nouvel employé jusqu’à hauteur de 5 800 € (65 000 dirhams) étalés sur trois ans. Peu importe que cette formation soit réalisée au Maroc ou à l’étranger. « En matière de formation, l’Etat nous paie tout », confirme un dirigeant d’entreprise.
Axa : « Les coûts peuvent être 40 % moins chers »
Les grandes entreprises françaises assument leur implantation au Maroc. Avec un argument choc : il ne s’agit en aucun cas de délocalisations. Ainsi, l’assureur Axa « réfute le terme de délocalisation, n’ayant jamais fermé d’activités, ni supprimé d’emplois en France » mais se justifie tout de même par la nécessité de contenir les coûts. « En assurance automobile, nous faisons face à 160 concurrents sur le marché français. Si nous voulons avoir des prix compétitifs, nous devons maîtriser nos coûts. Et le Maroc est un pays dans lequel les coûts de fonctionnement peuvent être 40 % moins chers », assure Eric Lemaire, le porte-parole d’Axa. Aujourd’hui, 500 de ces salariés marocains travaillent pour la France. Ils devraient être 1 500 en 2012. Du côté de BNP Paribas, on explique que « les activités à Casablanca sont des développements informatiques pour l’Europe, le Maghreb et l’Afrique subsaharienne ». Sur les 6 000 postes de travail dans l’informatique au niveau mondial, dont la moitié en France, le site de Casablanca rassemble 400 informaticiens. Chez Ubisoft, le géant français du jeu vidéo, c’est la recherche de compétences « rares » qui a poussé le groupe à s’installer à Casablanca. « Le Maroc forme de bons ingénieurs », souligne-t-on chez Ubisoft. Rien à voir donc avec le faible coût du travail et les réductions fiscales ? « Cela compte aussi. Mais ce n’est pas notre motivation première. Nous payons bien nos salariés marocains. Sinon, ils pourraient facilement trouver un emploi chez un concurrent.
 »

Casanearshore et Rabat Technopolis : les vitrines de l’offshore à la marocaine (2009)

Services high tech : les sociétés françaises parient sur l’offshoring marocain (2009)


PS :

REVUE DE PRESSE :

Centres d’appels au Maroc : les informaticiens français taclent le gouvernement (AFP)

Un prêt public pour développer des centres d’appels au Maroc (Le Parisien)

Centres d’appels au Maroc : les informaticiens français dénoncent l’offshoring (Les Echos)

Centres d’appels au Maroc : Les informaticiens français taclent le gouvernement (JeanMarcMorandini.com)

Délocalisation et précarité de l’emploi : le Munci s’insurge ! (Silicon)

Polémique : la France soutient financièrement les délocalisations au Maroc (L’usine nouvelle)

Le Munci dénonce l’accord invraisemblable de soutien à l’offshoring au Maroc (L’Informaticien)

Le coup de pouce du gouvernement français à l’offshore IT (ZDNet)

« Le gouvernement français finance l’offshore marocain ! » (01Net)

La France refinance l’offshore marocain (LeMagIT)

Les pouvoirs publics français financent la délocalisation des emplois IT au Maroc (Channelnews)

France : Polémique autour du soutien à l’offshoring au Maroc (Yabiladi)

Offshoring au Maroc : Le Munci en colère ! (emarrakech)

(source: MUNCI)

http://munci.org/INCROYABLE-MAIS-VRAI-LA-FRANCE-PRETE-100-MILLIONS-D-EUR-AU-MAROC-POUR-SOUTENIR-L-OFFSHORING-DELOCALISATIONS-DE-SERVICES

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