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Billet de blog 23 janvier 2016

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La barbe, cet excellent marqueur historique

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La barbe, cet excellent marqueur historique

Le Jour ni l’Heure 2214 : Jean-Baptiste Carpeaux, 1827-1875, Hector implorant les dieux en faveur de son fils Astyanax, 1854 | Renaud Camus via Flickr CC License by[

Christopher Oldstone-Moore un écrivain américain a paru un livre dans laquelle il raconte la barbe à travers l'Histoire.

Emmanuel Macronles hipsters ou même Conchita Wurst, tout le monde semble s’essayer à la barbe. Il n'y a qu'à observer ces dernières années la forte augmentation du nombre de barbus dans nos rues. Pas seulement «accessoire de style», cette pilosité affichée pourrait en dire long sur chaque époque.

C’est en tout cas ce qu’explique Christopher Oldstone-Moore. Pour l’auteur du livre Of Beards and Men, qui livre une interview au site américain Esquire, «l’histoire des hommes est écrite sur leurs visages».

Alexandre le Grand dicte la norme

Dans cette entrevue traitant de l'évolution de la barbe à travers les âges, le nom d’Alexandre le Grand est largement cité puisque Oldstone-Moore nous apprend qu’il est le premier à avoir imposé le rasage comme une norme en Occident. Le roi de Macédoine qui vécut au IVe siècle avant Jésus-Christ demandait notamment à ses armées de se raser pour ne pas qu’on puisse les attraper par la barbe dans les combats au corps à corps.

Outre aujourd'hui, l'universitaire dénombre trois autres périodes durant lesquelles la barbe était «in»:  le XIXe siècle, où les hommes de toutes les classes sociales adoptaient le poil; le Moyen Âge, et le tout début de la Renaissance, et enfin, le règne de l’empereur romain Hadrien (117-138 après Jésus-Christ). Se voyant comme un empereur «sage», il décida de se laisser pousser la barbe, à l’instar des philosophes stoïciens, afin de se rapprocher de la nature, et d’en respecter les lois.

Un éclatement des codes

La barbe est donc aussi un marqueur d’époque. Elle sert, à chaque période, à redéfinir dans un sens ou dans l'autre la perception que l'on peut avoir de la virilité. Quand les Égyptiens durant l’Antiquité allaient jusqu’à se raser intégralement (cheveux compris), les Romains gardaient la barbe en signe de sagesse. Chaque civilisation a sa propre perception de ce que represente la barbe, signe de bestialité pour les uns, de culture pour d'autres.

La grande mode de la barbe actuelle est symptomatique d'une époque où les codes sociaux ont éclaté. Elle n’est plus réservée aux hipsters ou aux religieux, mais bien à la société masculine toute entière. Des campagne jusqu’au conseil des ministres. On peut même en distinguer douze types. Si un visage rasé reste aujourd'hui la norme, il n'est pas le seul déterminant des hommes raffinés et hautement éduqués. Reste maintenant à voir si cette mode va perdurer. En tout début d'année, le site The Telegraph penchait plutôt pour le non.

Repéré par Sacha Nelken

source: http://www.slate.fr/story/113101/barbe-marqueur-historique

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