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Billet de blog 12 juillet 2019

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L'idée de la MetaWorldBank a surgi en plaisanterie à l'agence pour l'emploi

2. Dans cet épisode est relaté comment le financier Jérôme KA eut l’idée de la MetaWorldBank, en plaisantant à l’agence pour l’emploi, incapable de lui trouver une offre correspondante à son profil. Cette idée fit son chemin au retour de ces démarches administratives. Si son ami Richard Pirrare accepta d’examiner cet ambitieux projet, son amie Béatrice Bishop fut plus hostile à cette aventure.

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Jérôme KA, licencié d’une institution bancaire durement éprouvée par la faillite de la banque Lehman Brothers, avait perdu tous les avantages liés à sa fonction en même temps que son emploi : voiture de société et sa carte de fioul, smartphone et sa carte sim, frais généraux et carte de crédit… Il avait pu conserver le téléphone, amorti en un seul exercice comptable, mais il dut prendre un abonnement à un opérateur dont il possédait des actions, les dividendes en paieraient les factures.

Justement son collègue et ami Richard Pirrare l’appela dès qu’il reçu le SMS avec son nouveau numéro. Celui-ci s’inquiétait de son sort et s’étonnait de la décision par laquelle, le DRH l’avait inclus dans les kosts killing du moment. Jérôme expliqua que les rivalités internes avaient favorisé son éviction, car on le considérait parfois comme un trouble fête quand il s’opposait à quelques opérations spéculatives outrancières. Richard s’informa ensuite de la réaction de son amie, Béatrice Bishop, et Jérôme lui avoua qu’elle ne pouvait admettre qu’il passait dans le camp des losers et qu’elle semblait déjà vouloir prendre ses distances.

La conversation téléphonique porta ensuite sur les conséquences  pratiques qu’il devra affronter : inscription au chômage, recherche d’emploi dans un secteur sinistré par la crise bancaire, et faire face à une baisse significative de ses revenus par rapport aux dépenses courantes de son appartement, comme aux échéances des mensualités de ses emprunts. Richard l’assura de son soutien et ils mirent fin à la communication.

Sans perdre de temps après avoir perdu son emploi du temps au service du capital, Jérôme expédia les formalités administratives au bureau du chômage, puis à l’agence pour l’emploi. Le profil professionnel de Jérôme KA ne correspondant pas aux offres disponibles, il dut se soumettre à un PLAN d’ACTION qui consistait à lui laisser prendre toutes les initiatives pour trouver un emploi convenable, car on considérait qu’il était capable d’agir par lui-même. Il devait consigner toutes ses démarches comme preuve de sa bonne volonté, afin de conserver ses droits aux allocations de chômage. Mais ce n’était pas la volonté qui manquait, mais du boulot.

À l’issue de l’entretien, par boutade, Jérôme évoqua que la solution serait finalement de fonder sa propre banque. Cette idée lui trotta en tête en marchant sur le long chemin du retour vers l’appartement de son amie Béatrice, car chacun avait le luxe de posséder son propre appartement et ils vivaient l’un chez l’autre au gré des circonstances. La fonction récursive de ses pas (marcher = mettre un pied devant l'autre et puis marcher) stimulant la fonction récursive de ses pensées, Jérôme cogitait à l’idée d’une autre banque qui changerait la face de la finance. Comment retourner la finance privée vers le public qui en constitue l’essentiel sans tomber dans les travers du collectivisme ? Jérôme imaginait une méta banque internationale qui drainerai toute l'épargne populaire pour atteindre une masse critique qui permettrait d'agir sur les décisions et la gestion des investissements : la MetaWorldBank.

Sa méditation tentait d’embrasser tous les aspects du problème et quelle serait la possibilité d’un tel projet un peu mégalomane. Jérôme repensa à Richard qui maîtrisait toutes les arcanes de la banque et possédait un solide bagage en mathématiques financières, sa réputation dans le milieu n’était plus à faire. Il décida de lui proposer d’examiner avec lui cette ambitieuse entreprise. Rendez-vous fut pris pour une première rencontre, lors de laquelle, Richard accepta d’aider son ami et ils organisèrent un weekend de réflexion au domicile de Jérôme. Du côté de Béatrice, le projet rencontra une hostilité basé sur un réalisme pragmatique : comment mettre sur pied un établissement bancaire lorsque le secteur est en pleine crise. Mais Jérôme estimait a contrario que c’est justement le moment pour créer quelque chose de nouveau, qui réponde à la situation critique et au besoin d’une solution aux problèmes posés par cette finance prédatrice qui met l’économie au service du  profit de quelques-uns au lieu d’être au service de l’économie ad majorem omnium gloriam.

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