Marre de l’hypocrisie quasi générale, aidé de LA FONTAINE, parodiant « La mort et le bucheron » en en déviant le sens, j’ai souhaité évacuer mon aversion pour les faux semblants par l’humour et par la rime.
LE NORD ET LE RICHE HOMME ROND
Un riche homme rond, tout couvert de lauriers,
Pour la paix d’un magot, osant un bien bon plan,
Maudissant l’trésorier, filait à travers champs,
Et tâchait d’protéger sa fortune amassée.
Enfin tant dépité du fisc cause du malheur,
Il met bas son magot, et songe à son bonheur.
« Quelle peine a-t-il eu depuis qu’il est au monde ?
Est-il des plus à plaindre en la machine ronde ?
Ventre plein pleins de fois, d’cent cépages accro »,
Ses biens, vrai son talent, son pote le tyran, tous ses dévots,
Ses débiteurs, et tout ce blé
Lui font d’un bienheureux l’égoïsme assumé.
Il repère le nord. Il y fuit sans tarder,
Y transporte ce qu’il veut taire.
« C’est dit-il, afin de plaider
A contourner la loi des socialos qu’j’aimais naguère. »
Un pareil voyageur de cent fois plus nanti,
De l’opprobre ciblé se vit las épargné,
Des belges voulait-il la nationalité,
A ses chers, le pays offrant des garanties.
Si aucun louis vit-on passer cet au-delà,
C’est dit-on ce qui s’dit dans le pays d’ici,
Fallait-il déverser autant de haine là,
Tant si mou était-on de cette haine ci.
Le Trésor nous vient tout prendre ;
Le démuni n’y voit pas peste,
D’l’oseille taxée, faut le comprendre,
Vivrait mille ans de ce qui reste.