Ondoyant je suis l'homme serpent,
écorchant ma peau à chacun de mes printemps
chaque chose rencontrée en est marquée,
de cette poussière, de tous ces passés;
brillant je me faufile dans les herbes du chemin
évitant, quel paradis! Les tueurs, les drames et les coquins
chaque aspérité par mes courbes est contourné
traces et écorchures en jonchent les pics acérés.
Puissant, je rechigne à tous les duels
auxquels par peur, par animosité, on me cherche querelle
chaque fuite possible de l'élan mortel m'éloigne
sacrifiant mon ombre à cette foire d'empoigne
indolent sur la pierre grise lové
fondant sous le soleil dans le tumulte animé
chaque présent instantané de toutes les vérités
éclatent dans mon œil vert irisé