« L’histoire du meeting fantoche de Valérie Pécresse » n’est pas une première. C’est tellement banal, qu’il y a même une expression pour désigner ces faux militants qui remplissent les meetings des politiques. On dit qu’ils viennent « faire la claque ».
Ce n’est pas non plus une arnaque récente ou réservée aux partis de droite. En 1990, Olivier Stirn, ministre du tourisme du gouvernement de Michel Rocard a dû démissionner après que fut révélé qu'il avait fait appel à des figurants rémunérés lors d'un colloque où s'exprimaient plusieurs personnalités de la majorité d'alors.
Plus proche de nous, en 2003, l’agence de pub Publicis fit recruter500 personnes pour un meeting de Nicolas Sarkozy, alors ministre de l’Intérieur. On leur fit croire qu’elles venaient pour tourner un clip sur la sécurité routière. Le soir, au JT, elles passaient pour des « jeunes » venus applaudir la réforme du permis de conduire.
L’un de ces jeunes, recruté à son insu, a réalisé un documentaire humoristique décortiquant les coulisses de cette mésaventure : La non-affaire ou quand les publicitaires font de l’info.
Ainsi, de piégé, il devint piégeur. Il enregistra, à leur insu, ses conversations téléphoniques avec l’ensemble des organisateurs de ce bidonnage politico-médiatique : l’agence de recrutement Marianne International, Publicis, Ligue Contre la Violence Routière, journaliste de F2, École Supérieur de Commerce de Paris, Ministère de l’Intérieur…
On découvre ainsi comment s’organise tranquillement un meeting fantoche.
Le documentaire est en ligne :
Cette non-affaire a donné lieu à quelques articles de presse :
20 minutes : http://hazardomadaire.free.fr/pages/20Mn.html
L’humanité :http://hazardomadaire.free.fr/pages/huma.html
Société & Représentations : https://www.cairn.info/revue-societes-et-representations-2011-2-page-25.htm#re6no6
08/06/2021
Didier Inowlocki