Ma fille est étudiante à l' Université de Bretagne Occidentale ; ses études lui laissant cette année pas mal de temps libre elle s'est engagée dans un Service Civique qu'elle effectue dans une association brestoise. Hier donc après avoir travaillé pour cette association au festival "Longueur d'Ondes" elle rentrait tranquillement à son domicile quand elle s'est aperçu que son quartier était bouclé par des policiers en armes à cause d'une manifestation que le Gouverneur, pardon, son excellence le Préfet du Finistère avait cru devoir interdire. Elle n'a donc pu accéder à son appartement qu'après un contrôle d'identité mené par quatre policiers. Je ne remets pas en cause la légitimité de ces contrôles bien que j'ai du mal à supporter l'idée que nous tous, les "citoyens d'en bas", ne sommes considérés par les "autorités" que comme des suspects en puissance, et que j'ai pu me rendre compte que cette suspicion est d'autant plus forte que le citoyen ou la citoyenne a la peau plus "bronzée" ce qui est le cas de ma fille qui ressemble fort à ce petit breton métis figurant à la une du mensuel "le Peuple Breton" de janvier, et qui a valu au journal d'être la cible de l'hystérie de la fachosphère. Est ce son apparence qui lui a valu un "traitement de faveur"? Toujours est il qu'elle n'a vu personne d'autre être contrôlée en même temps qu'elle. Les policiers après l' avoir questionnée sur ses allées et venues (faudra-t-il bientôt une autorisation policière pour se déplacer où bon nous semble?) ont voulu voir ce qu'elle transportait dans son sac. Comme elle n'allait pas assez vite à leur gré, la fermeture éclair étant coincée, l'un d'eux lui a pris le sac des mains l'a ouvert et l'a retourné de façon à le vider de son contenu et à faire tomber ses affaires sur le sol: c'est ainsi que son smartphone, le carnet où elle prenait des notes concernant son travail au Service Civique, ses lunettes qu'elle avait rangées à cause de la pluie, et son porte-monnaie ont atterri dans la boue. Elle n'a évidemment eu droit à aucune excuse de la part de ce zélé fonctionnaire méprisant et méprisable qui l'a laissé ramasser elle même ses affaires; et elle avait trop peur de s'attirer des problèmes pour élever une protestation... Ces "casqués à matraques" ces "archers imbéciles" (Glenmor dixit) oublient un peu vite que leur rôle est de servir le peuple qui les nourrit par ses impôts et non de l'humilier ou de le terroriser. De telles pratiques policières seraient inconcevables dans une démocratie véritable. Le vieillard précoce de Matignon insistait récemment sur la nécessité du respect de l'autorité. Encore faudrait-il que cette autorité soit respectable ce qui n'est pas le cas ici.
Et ceci n'était qu' un petit exemple du délitement de notre pauvre république monarchiste.La France unitariste et bonapartiste ne semble plus pouvoir être arrêtée sur la pente fatale qui, de racisme en autoritarisme aveugle, la mène vers un dénouement qui s'annonce douloureux ...