Ainsi la littérature française est remplie de pages d'auteurs renommés exprimant tout leur mépris envers les Bretons. Un des moins méchant étant Victor Hugo pour qui les Bretons "parlent une langue morte, ce qui est faire habiter une tombe à leur pensée". Une telle citation est le parfait exemple de l'abêtissement des esprits les meilleurs par le jacobinovirus: tout le monde conviendra qu'une langue qui est parlée n'est pas une langue morte; il est aussi stupide de considérer qu'il existe des langues qui empêchent de penser; chacun sait que n'importe quelle langue a la potentialité d'exprimer les nuances les plus subtiles de la pensée humaine. Les préjugés envers les langues et les cultures autres que celles du pouvoir central n'ont jamais cessé depuis que le jacobinisme est devenu l'idéologie officielle de la bourgeoisie triomphante. Mais la France autoproclamée" Patrie des droits de l'Homme " ne peut plus se permettre une politique de purification linguistique et culturelle trop visible. Elle a donc hypocritement choisi l'arme de la dérision face à laquelle les victimes sont désarmées; si elles réagissent, elles sont accusées d'intolérance et de manquer de sens de l'humour,et si elles ne réagissent pas elles semblent accepter les griefs qui leur sont faits; au pire elles les intériorisent et nourrissent un sentiment d'infériorité...
Le 13 Mars dernier, dans l'indifférence des grands médias hexagonaux,quelques milliers de bretons ont manifesté à Quimper pour exprimer leur ras-le-bol face au mépris officiel envers leur langue. Une semaine après voici la réponse de la radio d'état, France Paris-Inter par l'intermédiaire d'un saltimbanque besogneux qui a commis une nouvelle bécassinade dont le prétexte est l'apparition d'un variant breton du coronavirus: il aurait trouvé La Solution pour faire fuir ce virus: lui faire subir l'écoute des chanteurs bretons; sa conclusion: "Vive la Bretagne mais sans cornemuses" ("cornemuses" étant le symbole de tout ce qui fait la culture bretonne, il faut comprendre:"Vive la Bretagne mais sans Peuple Breton!"). Au passage il se permet d'égratigner aussi les chanteurs corses. Ce courageux personnage sait qu'il ne risque rien juridiquement puisque les peuples corse et breton n'ont aucune existence légale. Imaginez maintenant que cet histrion ce soit laissé aller à brocarder les chanteurs africains à cause du variant sud-africain: ce qu'on nous présente comme un sommet d'humour franchouillard s'apparenterait immédiatement à du racisme. Pour moi il n'y a aucune différence entre ces deux expressions de l'altérophobie.
https://www.youtube.com/watch?v=YygWehz6yFU