Mais un paragraphe de ce texte consacré au nouveau directeur de Paris-Match Patrick Mahé a de quoi interloquer: "Dans son livre Génération Occident (Seuil, 2005), le journaliste Frédéric Charpier raconte même qu’au lendemain de la dissolution du mouvement, en novembre 1968, le même Patrick Mahé devient l’un des principaux animateurs d’un autre groupuscule d’extrême droite, Jeune Europe, créé par un belge, Jean Thiriart, connu dans les années 1960 pour son anticommunisme viscéral et ses sympathies en faveur de l’OAS. Soulignant que Patrick Mahé a des origines bretonnes qu’il cultive – comme Vincent Bolloré –, il raconte en particulier ceci : « Jeune Europe va aussi se singulariser sur la question nationale. Le mouvement, qui brasse les héritages du Belge Jean Thiriart, d’Europe Action et d’Occident, a fait de “l’ethnisme” son credo. Poussé jusqu’au paradoxe, il se confond avec le soutien au régionalisme, à l’autonomisme et au séparatisme pur et simple. La question bretonne à laquelle Patrick Mahé accorde un intérêt particulier, conduit Jeune Europe à l’envoyer en Irlande pour l’IRA. Le nationalisme breton, jumeau celte de celui des Irlandais, a toujours penché vers l’extrémisme de droite. ». A travers ce joyeux amalgame de régionalisme, d' autonomisme, de séparatisme, de nationalisme et de "question bretonne" c'est l'ensemble du mouvement breton qui est visé et la conclusion ne fait pas de doute: comme son frère irlandais, il a " toujours penché vers l'extrémisme de droite" !!! James Conolly doit se retourner dans sa tombe et les militants de l'Union Démocratique Bretonne seront ravis d'apprendre leur appartenance (sans doute à l'insu de leur plein grè ?) à la mouvance d'extrème droite !!! Si la dérive criminelle d'une poignée de militants bretons pendant l'occupation a servi de prétexte pour essayer d' éradiquer un mouvement qui écornait l'image unitaire de la république jacobine, plus aucun observateur sérieux ne se laisserait aller aujourd'hui à ce genre de "fake-news". La vérité c'est qu'il y a eu des collaborateurs dans toutes les composantes de la société française, pas plus dans le mouvement breton qu'ailleurs... Quand à la question bretonne, on sait aujourd'hui qu'elle n'existe pas: ce qui existe c'est la "question française", en Bretagne, comme en Alsace, en Corse, ou dans l'Outre-Mer, partout où le jacobinisme entend poursuivre son oeuvre de destruction de la diversité culturelle.Et il est clair que la seule réponse à cette question française se trouve dans une refondation fédéraliste qui donnera la primauté à la personne humaine sur toute autre considération.
Il est dommage que Médiapart ne se montre pas plus sourcilleux sur les sources qu'il utilise. L'inculture abyssale de certains scribouillards peut s'avérer aussi dangereuse que les faits qu'ils prétendent dénoncer....