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Billet de blog 21 janvier 2012

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Lundi, mardi, ...Aldi, dimanche

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

« Alle Jahre wieder », nous l'avons décrit précédemment, l'Allemagne est un pays tempéré attaché aux rythme des saisons. Les fêtes locales balisent la répétition invariable et rassurante des mêmes choses aux mêmes saisons: Printemps, été, automne, hiver. Pour ceux qui ne le saurait pas, il y a en Allemagne quatre saisons. Les Allemands sont des conservateurs qui aiment les changements connus à l'avance: rien de tel pour ça que la tradition et le cycle invariable des saisons, sauf dérèglement climatique.

La semaine a son rythme également et, comme en France, elle est marquée par les courses du week-end.
Un commentaire précédent le mentionnait, sûrement les matchs de "Bundesliga" font parti, en Allemagne encore plus qu'en France du "Tam-Tam" folklorique hebdomadaire.
Mais cet aspect ne présente pas une grande originalité par rapport, par exemple, à l'Italie ou le Royaume Uni, il y a des variantes locales sur les quelles je ne peux m'étendre, car je ne m'y intéresse pas.
Dans le train-train hebdomadaire observé dans ma région, les courses présentent à mon sens une originalité remarquable.

Une différence notable avec la France, est tout d'abord qu' elles n'ont pas lieu dans le même type de commerce, ensuite à d'autres heures et elles ne donnent jamais lieu à ces repas en famille au « Flunch » ou dans une « Pizza Paille » quelconque avec le caddy plein à côté et les enfants qui braillent.
Bien entendu, ma comparaison avec la France est là aussi sujette à discussion, car ma référence est le Nord de la France. Néanmoins je ne crois pas exagéré de prétendre que les courses en voiture avec les enfants (parce qu'on en profite en même temps pour leur acheter des nouvelles chaussettes et eux le jeu DVD qu'ils voulaient) au supermarché sur une zone commerciale le vendredi soir ou le samedi est une habitude très répandue en France.

La grande surface de type Carrefour, Leclerc, Auchan est très peu répandue chez nous.

Ma première surprise lorsque je suis arrivé en Allemagne, il y a donc plus de vingt ans , est survenu un samedi matin: frigo vide et un seul petit billet en poche. Je suis sorti, pensant tout d'abord tirer de l'argent et puis faire mes courses. Ma banque n'ayant pas de distributeur, je me suis mis en quête, au centre ville, puis à la gare et puis dans les quartiers: l'évidence apparut alors dans toute sonhorreur, les banques sans distributeurs étaient toutes fermées. Ajoutez à cela qu'aucun magasin, à part les bijouteries, n'étaient équipés pour les cartes, pas même les restaurants. Je découvris par la suite que les magasins étaient tous fermés le soir à six ou sept heures (je ne sais plus exactement) et les paiements ne s'effectuaient qu'en espèce (DM).

Les choses ont bien changé depuis: dans un premier temps les magasins furent autorisés à rester ouverts le jeudi jusque neuf heures du soir et puis quelques années plus tard toute la semaine sauf le dimanche. En clair, on est passé d'un extrême à l'autre.
Par ailleurs les chaînes de supérettes se sont multipliées jusque dans chaque quartier et bourg.
Non seulement on tire aujourd'hui de l'argent à tous les coins de rues et même à la caisse des magasins avec la carte EC mais on ne paie plus, excepté dans les boulangeries et au « Kneipe » pour ainsi dire qu'avec la carte
Parmi ces supérettes, l'une d'elle est bien connue en France comme discount d'alimentation, je veux parler de ALDI.
Aldi est devenu, en tous cas là où je vis, une véritable institution, presqu'un phénomène de société,un passage obligé hebdomadaire, un thème de discussion au travail, concernant les dernières offres, d'écrans plats, par exemple, où de notebooks.
Aldi en Allemagne, de ce que j'ai pu observer, n'a rien à voir, si ce n'est la taille et l'allure extérieure du bâtiment, avec ce que l'on voit en France.
On peut, si on veut, et beaucoup le veulent, y faire ses courses pour toute la semaine pour pas cher .La baisse de pouvoir d'achat de la dernière décennie y est sans doute pour quelque chose

Comprenez bien que je ne suis pas rémunéré par ALDI pour mener une campagne de publicité sur le site payant Mediapart, il s'agit ici de décrire une réalité et des habitudes qui sont, je crois, insuffisamment connues en France.
Tout le monde, je crois, achète en Allemagne chez Aldi, pas que chez Aldi, mais tout le monde sûrement au moins une fois par semaine, même les riches! On n'y reste pas plus d'une demi-heure!Le passage en caisse s'effectue à une vitesse surprenante. Le caissier (c'est courant) ou la caissière y est pour quelque chose, mais aussi les clients qui se sont laissés dresser à la méthode de vente en disposant correctement les articles sur le tapis et en plaçant le chariot à l'endroit prévu derrière la caisse. Dès que la queue s'allonge un peu, l'employé occupé à ranger les rayons est appelé à ouvrir une autre caisse par son/sa collègue.
Notez aussi que, si les produits sont assez variés, ils restent les mêmes durant plusieurs années et placés toujours aux mêmes endroits. (contrairement à ce qu'on voit en France où l'on a à faire à des champions du marketing).
L'affluence a lieu principalement le samedi matin à partir de 7.30 et jusque un peu avant midi, mais il n'est pas rare de voir un afflux de clients le lundi matin, en semaine, à 7:30 quand il y a une offre intéressante (un ordinateur multi-média par exemple ).

Bon, alors voilà un Aldi en Allemagne:

Souvent il est sur le même parking qu'un autre commerce, offrant en gros les mêmes produits, mais un peu plus généraliste, un peu plus cher et avec un comptoir fromage,charcuterie et viande pour la vente au détail: chez ALDI, il n'y a que des étagères et des palettes.

Mes courses le samedi matin à ALDI.

Une règle importante: se lever tôt car certains produits seront épuisés à 10 heures trente.

Tout d'abord je porte mes bouteilles plastiques recyclables au broyeur: je récupère 5 €uros.
Je pénètre dans la première allée et j'achète à gauche le café (fair-trade) la confiture et les barres de céréales pour l'école et à droite le mousseux que ma femme aime bien.

Poursuivant mon chemin, je pourrais acheter du pain à la machine, mais je ne le fais pas, je prends à gauche une ou deux plaques de chocolat, puis au bout à droite, les sacs poubelles et les petits trucs en plastique avec le produit bleu qu'on accroche à la cuvette du WC, à gauche les chips et au fond, en face, le savon, le dentifrice et le shampoing.
J'opère un virage en épingle à cheveux, pour l'eau et la « Schorle » à la pomme. Si besoin, je vais jusqu'au bout pour l'huile d'olive AOC italienne, le vinaigre, la moutarde et le Ketchup; au retour, je jette un oeil pour voir si il n'y a pas des chaussettes, des slips, un manteau ou un marteau, du papier à imprimer, un porte trombone de bureau, un nettoyeur à vapeur, du marc de champagne (pour la cuisine), des chaussures de sécurité, une échelle escamotable, un meuble sous lavabo, des fois que j'en aurais besoin, justement!

Je tourne à gauche et j'arrive au P.Q, non sans avoir acheté une bouteille de lessive liquide en passant. J'achète aussi le papier de cuisine et les mouchoirs (photo). Juste en face il y a la viande hachée et puis j'entame la dernière allée:

à gauche les steaks, la goulasch et les escalopes de poulet, à droite le beurre, le fromage hollandais (en tranche pour « das Abendbrot »), les desserts (ma fille aime leurs profiteroles italiennes)et la charcuterie; détour quand même de l'autre côté pour les frites surgelées et les pizzas, j'attaque les légumes:

75 centimes le kilo de poireaux, et les fruits, les pommes (souvent du Chili mais pas toujours), des oignons d'Égypte et des haricots verts d'Ouganda, les tomates de Hollande etc ...je me dirige vers la caisse, et je prends le lait au passage et les tomates en boite et les antipasti italiens et aussi, de l'autre côté, les croquettes de poissons (tu sais, celles avec des yeux à chaque coin comme disait Coluche)
Si je veux j'achète encore en caisse, des fleurs, des DVD vierges, des piles (et un chargeur) et même des cigarettes, mais je ne les aiment pas et je renouvelle mon abonnement téléphone mobile.

Je m'en sors en moyenne pour moins de 60 €euros. A part le camembert, j'ai rarement un produit français dans le chariot. Pendant la semaine on achètera encore du pain et peut être un poulet au marché, mais en gros on en a pour presque toute la semaine à quatre. Donc, avec les extras, un budget alimentaire et consommable de moins de 300 €uro pour un mois à quatre.

Ce soir, j'irai boire un coup au café (Kneipe) du village, la flûte de « Kölsch » (la bière de Cologne) à 1,20 €uro pour 0,2 l; on peut en boire plusieurs.

Samedi prochain, je recommence.

Pour dire la vérité, j'essaye depuis quelque temps d'aller avant au marché dans la ville voisine, parce que la mâche, par exemple, elle est meilleure et je la tiens plusieurs jours. Par ailleurs j'essaye d'acheter des légumes de la région.

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