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Billet de blog 12 juillet 2023

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L'appel au calme

Comme disait la chanson pour le twist, « de tous côtés, on n'entend plus que ça », l'appel au calme.

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Comme disait la chanson pour le twist, « de tous côtés, on n'entend plus que ça », l'appel au calme. Je ne sais s'il a eu un effet, mais toujours est-il que le calme est revenu dans les banlieues, des lieux mis au ban. Tous s'en réjouissent ou presque. Ainsi pourra-t-on, dans le calme et la sérénité, préparer la réduction des allocations aux parents défaillants et couper les réseaux et les rendre moins sociaux surtout lorsqu'ils appellent à la violence, à l'émeute, au terrorisme et bientôt à toutes les formes de critiques remettant par exemple en cause telle ou telle mesure politique.

Depuis la Révolution française, ON appelle au calme. Les Communards sont invités à rentrer chez eux, les grévistes des mines au 19e siècle à reprendre le travail. Les femmes dites suffragettes et hystériques cassent les vitrines et sont pressées, voire sommées de regagner leur foyer. Passons 36 et 68 puis 95 et enfin les Gilets Jaunes. J'en oublie. Dans tous les cas, ON les invite à se contrôler, à se tempérer, se modérer. Dans tous les cas, ce sont des pulsionnels, des sanguins, des sauvages qui peuvent même casser l'outil de travail. Et les pulsions, chez les gens bien élevés, ça se maîtrise. ON n'aime pas l'hubris, la démesure. Alors, ON appelle d'abord au calme, rappelle à l'ordre et si nécessaire réprime les passions. Voire les animaux.

ON, c'est la bourgeoisie boutiquière, capitaliste, commerçante, toujours préoccupée par ses biens et leur conservation et leur protection. La bourgeoisie a toujours appelé au calme et rappelé à l'ordre toutes les brutes. Avec l'assentiment de tous ceux qui ont un bien à perdre, une voiture, un livret A, un bout de jardin, un commerce...

Mélenchon et ses amis n'ont pas appelé au calme. Ils sont condamnés. Incendiaires atteignant à la République. La bourgeoisie et ses affidés hystérisés ont perdu le contrôle et connaissent les frémissements que provoque la violence assise sur un canapé. Ils traitent, insultent, outragent à pleine gueule fielleuse.

Mélenchon appelle à la justice alors que tout le monde appelle au calme, donc il n'appelle pas au calme. Le syllogisme est simple et retors. Prémisses : tout le monde appelle au calme ; or Mélenchon appelle à la justice ; donc, conclusion, Mélenchon est contre le calme, c'est un violent.

Deuxième exemple. Toujours Mélenchon. Il dit qu'il ne faut pas brûler les bibliothèques ni les centres sociaux ; or, beaucoup d'autres établissements ont été brûlés qu'il ne cite pas ; donc Mélenchon est favorable à les mettre en feu. La grand-mère de Nahel n'a, elle, cité que les transports en commun, donc... Et « comme vous êtes belle aujourd'hui ou beau aujourd’hui » signifiera que vous l'étiez moins hier.

J'ai espéré un temps que ON était de mauvaise foi ou méchant. Un compliment en quelque sorte. Hélas non. Nous n'avons affaire qu'à des « intelligences »... très artificielles.

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