Bienvenue à toutes et à tous
Les pays européens se réunissent très régulièrement pour « gérer le flux de migrants » afin de ne pas laisser les stocks trop augmenter notamment en Grèce. Le gestion de cette production de migrants est complexe et demande des compétences en matière de conception, de planification, d'ordonnancement et surtout de traçabilité. Dans un rapport, je cite : « la Commission européenne a proposé un train de mesures afin d’améliorer la gestion des flux migratoires originaires du Sud de la Méditerranée. » dans des conditions qui « satisferont les intérêts de toutes les parties prenantes. »
L'objectif des 27 est d'améliorer de façon continue la gestion des flux et des stocks inclus dans la chaîne qui débute en amont avec les fournisseurs du Sud de la Méditérranée et se termine en aval dans les pays européens. Le problème principal est qu'il n'y a pas beaucoup de clients pour ce genre de produits. A part l'Allemagne, qui peut être considérée comme un client final eu égard à ses besoins en matière de ressources humaines, les clients sont au mieux des intermédiaires pour qui le produit n'a pas vocation à être utilisé sur place.
Il est vrai qu'il est de bonne politique et de bonne gestion de ne retenir que des produits de qualité, présentant zéro défaut. Ce qui n'est pas toujours aisé car dans les livraisons se mêlent des produits de plus ou moins bonne qualité et il est nécessaire de multiplier les centres de rétention puis de tri. Le tri requiert (je cite un autre rapport) : « un savant dosage entre les entrées de migrants sélectionnés et non sélectionnés, celles de temporaires et de permanents et celles de migrants hautement et faiblement qualifiés...». Mais même en étant attentif et même si ces mouvements constituent déjà des sources de main-d’œuvre dans les pays d’accueil, ils ne répondent pas toujours aux pénuries que connaissent certaines professions.
Ce qui rend la gestion de la production compliquée est la politique menée par les fournisseurs (la Syrie notamment) qui inondent le marché de leurs produits sans tenir compte des possibilités d'écoulement. On se trouve ainsi avec des stocks importants et on sait qu'en matière de gestion, il convient de travailler plutôt en flux tendu ou zéro stock. Comme la Grèce ne peut pas faire face, les gestionnaires ont fait appel à la Turquie comme sous-traitant.
Certes, il y a quelques pertes en ligne lors du transport des produits mais elles ne sont pas de nature à en affecter sensiblement la quantité. Aussi, la traçabilité du produit est essentielle. Elle permet d'assurer qualitativement son parcours. Autrement appelée tracing, elle permet, en cas de problème qualité, d’en rechercher les causes et l'origine.
Et pour compliquer encore les choses, les dirigeants de la multinationale doivent donner l’impression de tenir compte des droits fondamentaux des êtres humains qui limitent leurs marges de manœuvre car ces droits ne sont pas toujours compatibles avec les impératifs de gestion et le réalisme comptable.
Au nom d'un autre réalisme, le samedi 16 avril, le pape François accueille 3 familles syriennes... 12 réfugiés qui deviennent les hôtes du Vatican. Si 27 présidents, quelques milliers de députés, si... mais ne rêvons pas. Ainsi va le monde !
Didier Martz, essayeur d'idées
Mardi 3 mai 2016
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