Ce soir ou jamais traitait de deux sujets, en présence d’Edwy Plenel. Sur Sarko je n’attendais que des banalités mais j’ai vu se dessiner un véritable thème au détour des interventions. Je donne raison à Edwy Plenel, sur le principe, pour son plaidoyer contre une présidentialisation et un retour à une démocratie plus proche des citoyens. Sauf que. Ce qui apparaît flagrant c’est que ce sont les institutions européennes qui focalisent sur la relation fondamentale entre les dirigeants européens dans les décisions clés en Europe. On l’a bien vu au moment de la crise économique : quand a-t-on vu les commissaires ou, pire, le parlement européen avoir voix au chapitre ? Bien entendu on peut aussi critiquer le mode de fonctionnement au sommet de l’Europe (et on le doit) mais la situation actuelle explique une nécessaire focalisation sur notre seul vrai représentant élu tout en haut de l’Europe : le président de la république. Les institutions de la cinquième république, déjà, favorisaient un exécutif fort mais ce que dénonce Edwy Plenel (entre autres) c’est le changement total de la politique entre ce que Hollande laisse croire au moment de son élection et la politique que le gouvernement Valls 2 prétend mettre en œuvre. Là on touche à un mystère (pour moi) de l’ère Hollande : est-il possible que Hollande se soit trompé à ce point sur le rapport de force avec l’Allemagne (donc avec Merkel) ? De même il semblerait que la situation préoccupante de notre économie et l’urgence absolue de certaines réformes aient échappé aux socialistes même pendant 2 ans après l’arrivée aux affaires. Comment est-ce possible ?? Je conclus que, à l’inverse d’Edwy Plenel, à cause de notre position en Europe, le choix d’un chef (qui peut être une femme, bien entendu) est nécessaire. Il faudrait donc définir des règles pour éviter que notre exécutif fort soit en totale dérive par rapport au pays, par rapport au parlement. De toutes évidences nos débats fonctionnent mal au moment des élections pour trouver le meilleur puisque Hollande a été élu par simple anti-sarkozisme, sans que ses positions tout à fait irréalistes sur l’économie (la succession des cycles) apparaissent. Hollande lui-même, je crois, s’en est illusionné : son succès aux élections le rassurait à tort sur des positions jamais vraiment mises en débat et à critique. Pour conclure, même si cette personnalisation de nos politiques (de vraies stars) me heurte, je crois que c’est pour l’instant un mal nécessaire : nous aurions bien besoin d’un nouveau général de Gaule.
Le débat sur la loi Cazeneuve s’annonçait bien plus grave quant au thème mais je vais avouer que c’est l’anecdote qui m’a le plus interpellé : cette sénatrice dont j’ai déjà oublié le nom avec cette voix d’aristo m’a estomaqué et je ne suis pas du tout tranquille de savoir que nos libertés reposent sur le jugement de telles personnes au moment où le texte va passer en lecture. En liaison avec le thème précédent je vote par ce texte pour une utilisation possible de réseaux protégés pour faire voter le peuple sur des thèmes aussi importants pour les libertés et la démocratie. Je devine les risques de détournements mais l’enjeu est important.