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Billet de blog 28 août 2014

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Mediapart a publié une série d'articles concernant  l'enseignement et le développement des mathématiques en France. Ces articles faisant suite à la médaille Fields obtenue par Artur  Avila. On a glosé sur la dénomination d'"américaine" concernant Maryam Mirzakhani, récente lauréate de la médaille Fields mais il y a autant à dire concernant Artur Avila. J'ai repris les premières ligne de l'article de Wikipedia :

[ À l'âge de 16 ans, Ávila remporte une médaille d'or aux Olympiades internationales de mathématiques de Toronto et obtient une bourse pour étudier à l'Institut national de mathématiques pures et appliquées (pt), où il débute à 19 ans un doctorat en dynamique unidimensionnelle sous la direction de Welington de Melo. Il soutient sa thèse en 2001...  ] , jusque là rien de français. C'est uniquement au niveau post doc qu'il opte pour la France, alors qu'il n'y a riende particulier dans le fait de changer de pays pour un post-doc. Ce que je veux souligner c'est que toute sa formation, y compris au niveau thèse, s'est faite hors de France. Ce n'est donc pas un bon point de départ pour s'interroger sur un faux rapport entre quelques excellences (comme Artur Avila) et un monde enseignant à la dérive (en France).

Premièrement, je tiens que si on a finalement été contraint de demander le niveau BAC +5  c'est que suite aux nombreuses dévaluations du niveau, il faut aujourd'hui exiger ce nombre d'années d'études post BAC pour avoir des mathématiciens domninant leur sujet tel que cela est requis pour un prof de maths au lycée en filière scientifique. La faute à la quête du BAC pour tous (ou presque - niveau 90%) et aux nombreux compromis de programme nécessaires.

Je veux aussi signaler un livre d'un formateur IUFM en maths : "Délires et tendances dans l'Education Nationale"  sous titre : Filières scientifiques en péril, par Dany-Jack  Mercier. L'auteur a été responsable d'une formation au CAPES externe en maths. Il connaît bien l'historique des programmes en maths et les statistiques du niveau atteint par les élèves le long du cursus menant de l'école primaire à la Terminale. Cette lecture ne laisse aucun doute quant à la mauvaise direction prise par l'enseignement des maths en France. Dans ces conditions la fuite de la profession de maths tient autant au niveau de salaire qu'à un intérêt dévalorisé : même en Terminale, pas une seule démonstration.

Un indice : à force de rogner sur les programmes au lycée on a été obligé de revoir les programmes de maths en classe préparatoire à la baisse, ce qui constitue une première dont on se serait passé.

Ce qui m'a toujours frappé c'est la décalage entre l'excellent niveau dans la filière prépas et Grandes Ecoles, et le nombre de nos Prix Nobel en Chimie et Physique. Je pense que nos succès en maths ont quelque chose à voir avec la si décriée "sélection par les maths". Si on arrête les faux semblants le débat est là : il nous faut une filière d'excellence pour avoir les champions en maths de demain. La solution viendra peut-être d'un enseignement basé sur des logiciels permettant aux meilleurs de ne pas s'ennuyer en classe.

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