Les bruits de pas venant de l'étage au-dessus m'agacent royalement. Le compteur fait Clac ! toutes les demi-heures, me laissant penser que ça a encore sauté dans la cuisine. La Lune est immense et jolie. Tiens, un hurlement... on dirait un loup ? C'est bien. Eh bien, mettons le son.
CHUCHA QUE SONRÍEN, VIOLETA
Sage amoureux de mon idole suicidée
J'ai soudain décidé de revenir à la ligne.
Les larmes ne coulent pas encore,
Je ne sais qu'une chose, nulle envie de finir cette phrase,
Jamais la finir, tu sais, du nord au sud et al réves,
Et prendre alors son temps, comme à Coquimbo,
Où le vagabond comme le vieux t'ont aidé,
Où la femme t'a offert et la douche et le café,
Où la bâtisse en ruine t'a gentiment hébergé,
Prendre son temps pour titiller le Diable
jusqu'à le rendre timbré, cramé, mort ;
Brave insurgé, par mon idole inspiré,
J'ai soudain une idée, faire danser les mômes.
Les larmes couleront bien assez tôt,
C'est en ballant qu'on lui coupera la langue,
C'est en guinchant qu'on se sera soulevés.
Plus une pointe de rouge, et le brun aux WC.
Le Bleu sera noyé dans l'océan de l'égalité,
Et les couleurs auront enfin droit d'exister.
Jusqu'à le rendre timbré, cramé, mort ;
Tacatac, fait la guitare de Violeta,
Fragile et brûlante voix de l'au-delà,
Ça y est, les larmes, elle est passée par là.
La poésie, maintenant, comme un coup de grâce,
Car mon ardeur a les minutes comptées.
Alors, lectrice, lecteur, pardonne mes péchés,
Il faut, il faut danser pour bien l'achever,
Il faut le ridiculiser pour le faire plier,
Il faut cesser d'user ses fesses sur son tabouret.
Il faut leur parler en face, en direct, en différé.