Il était une fois une ville-dortoir où les événements avaient la particularité de se répéter à l’identique, comme à l’unisson du tic-tac.
Un dessinateur étrangement inspiré, quoique schizophrène (preuve s’il en est que la psychiatrie), fumant un joint dans un square dans lequel s’imposaient l’église de sa banlieue, des habitations et quelques jeux d’enfants, lisait un livre que lui avaient inspiré les images inhabituellement révoltantes et traumatisantes de scènes de conflit en RDC. Des quelque 25 ou 28 000 habitants d’Étampes, seuls étaient passés un mec avec allure et chien, qui lui avait dit bonjour (sans changer de couleur), réchauffant son cœur de fumeur, ainsi qu’une grand-mère autoritaire et enjoignante devant une enfant agitée et rebelle (dans sa couleur à elle, qu’un idiot pourrait qualifier de noire).
Le RN croît comme un homoncule shooté aux hormones de cadavres ici. C’est la fébrilité, iels sautent et trépignent en te fourguant propagande et flyers, ça sent la naphtaline, ouais, on est, chez nous, un peu agités des extrémités.
L’on se demandera longtemps comment va le décolleur d’autocollant de la place de l’église, mais ce ne sera pas vraiment une souffrance, vu le mur de silence opposé.
Réellement peu de monde, alors, en ce chaud lundi de mars, et je peux lire mon livre en fumant mon spliff comme Ça me plaît. Et je lis à haute-voix, jusqu’à ce qu’un type sans allure entre dans la petite place et m’oblige à baisser le volume. Je continue néanmoins à décoder mon texte dans ma barbe, trouvant le travail d’Anjan Sundaram beaucoup plus intéressant que la silhouette bleue trop conforme à l’uniforme qui s’approchait.