Grand luxe (de merde) pour moi ce soir sur Mediapart, je viens de voir mon vrai frère d'ami, je me sens libre comme un autre Diego qui honnit Johnny Hallyday et la côte d'Azur, j'ai un mal de chien à l'épaule, mais trop tard, demain, je suis un autre Karatéka.
Mais je larmoie, quand je pète la forme ; cette nuit, j’écris, je dessine, je poétise jusqu’à ce que mon âme rende l’âme. J’ai avec moi un attirail venu d’années d’oniomanie et je compte m’en servir pour, d’un coup d’un seul, sans flancher, sans me décourager ni me laisser divertir, sans me flageller, sans un zeste de frime, rimer.
Je suis le mec incohérent,
Ennemi, oui, car anarchiste,
Bourgeois selon un parent,
Intellectuel selon un autre.
Rescapé des hôpitaux catholiques,
Plus aliénants que psychiatriques,
Toujours sûr de ma bonne santé, santé
Je carbure au bâton de joie et à l’eau.
Je carbure au doux mensonge
Quand mon âme sale est pudique
Et que le mouton de troupeau
marginal en moi plie le genou
Baisse la tête, et, servile, fait de la merde.
Je suis le mec incohérent,
Schizophrène, peut-être,
Alcoolique, sans-doute,
Parano, il y aurait de quoi,
Le mecton qui a trouvé sa place à son papa,
À l’heure, docteur, où l’Occident
a montré sa vraie dent, de Vampire,
Et tant qu’il est loisible de dire cela,
Alors crions-le avec du feu dans les yeux.
Cette Civilisation, si digne,
Si innocente, si narcissique en vérité,
Si jalouse de ses biens,
Si prompte à voir des Terroristes
Là où il n’y a qu’enfants morts.
On parle toujours des sous-sols.
Comme c’est étrange et gogol.
Ils ont le pouvoir, nous avons la vérité. Du cœur.
Pas le monopole. L’organe qui bat. Boum, boum.
J’ai la classe, cette nuit,
La classe du Fleuve Tranquille.
J’avance comme sans nom,
J’avance et je flaire du tarin
la merde et les arcs-en-ciel,
Les aurores boréales
et les mafieux dans les gratte-ciels.
Du gratte-ciel, je descends
Superman, le man américain,
Le vrai, el auténtico, l’Indien,
ça fait con, mais imagine
Clark Kent en guérillero.
Pour ma part, je ne touche pas aux joujoux,
Ni les Gluck ni les autos,
Mais je dois calmer ma joie,
La fatigue termine le poème.