Les questions de discriminations et de préjugés ne cessent de nous passionner – et de nous diviser.
Nos quotidiens semblent même de plus en plus inondés par les polémiques sur ces sujets. Et la manière dont ils sont abordés dans le débat public a parfois de quoi désespérer.
Les études montrent cependant que la majorité de la population pense que les discriminations sont trop nombreuses en France, et qu'il est aujourd'hui essentiel de lutter contre celles-ci1.
Nous pensons que tout doit être fait pour donner de l'écho à cette attente – ainsi qu'à toutes les personnes qui tentent aujourd'hui d'y répondre.
C'est pourquoi nous soutenons dièses, un projet de média en ligne gratuit et sans publicité sur les sujets de discriminations et de préjugés. Nous considérons que les principes de cette revue devront être les suivants :
- réunir des personnes issues des mondes universitaires, associatifs et journalistiques – ainsi que des personnes concernées par ces questions. Nous pensons en effet que les individus qui connaissent ces sujets de près sont les plus à même de nous aider à les comprendre ;
- prendre le temps du doute et de la réflexion, afin d'observer les discriminations dans toutes leurs dimensions, et de comprendre les inégalités structurelles qui en sont à l'origine ;
- publier des contenus qui proposent des points de vue différents, honnêtes et bien fondés (sans jamais renoncer aux principes humanistes du projet), avec pour priorité de donner à tout le monde les moyens de penser ces questions ;
- rendre visibles des stigmatisations qui sont encore trop souvent ignorées et négligées, pour qu'elles soient enfin prises en compte ;
- rapprocher les luttes contre les différentes discriminations, et en particulier celles qui sont parfois mises en concurrence ;
- donner régulièrement à voir des idées et des initiatives sur ces questions, afin de comprendre comment mettre ces dernières (au moins en partie) derrière nous.
Enfin, nous pensons qu'un tel projet doit être ouvert au public, et qu'il doit prendre en compte les questions, les observations et les attentes de celui-ci.
Notre conviction est qu'il est aujourd'hui essentiel de proposer un nouveau média pour discuter des discriminations et des différentes formes d’essentialisation.
C'est pour toutes ces raisons que nous défendons ce projet, et que nous appelons les personnes que ces questions interpellent à le suivre et à le soutenir.
Parce que dièses souhaite rester gratuit, sans publicité et sans actionnaire, une demande de financement citoyen sera publiée le lundi 16 mars. Ce n’est qu’avec votre soutien que dièses pourra atteindre son objectif : peser sur les discussions en matière de préconçus.
1 77% des personnes interrogées pour le compte de la CNCDH en 2018 pensent qu'une « lutte vigoureuse contre le racisme est nécessaire en France » (70% pour l'antisémitisme). 88% font elles de la lutte contre les « discriminations à l’égard des personnes en situation de handicap » une priorité. Une étude de la Fondation des Femmes en 2019 a aussi révélé, par exemple, que 89% de la population pense que l'égalité salariale hommes-femmes doit être obligatoire. De son côté, un sondage BVA a montré en 2018 que 90% des personnes interrogées considèrent « important de lutter contre la banalisation des propos homophobes » (et une enquête de l'IFOP en 2019 abonde dans le même sens).
Signataires :
Salima Amari, sociologue et membre du Centre de recherches sociologiques et politiques de Paris (CRESPPA)
Nolwenn Anier, chercheuse en psychologie sociale
Constantina Badea, enseignante-chercheuse en psychologie sociale
Lilas Bass, doctorante en sociologie
Marion Braizaz, sociologue
Amélie Bret, chercheuse en psychologie sociale
Christophe Broqua, chargé de recherche au CNRS, membre de l'Institut des Mondes Africains (IMAF)
Myriam Chatot, doctorante en sociologie
Nadia Chonville, autrice, sociologue et démographe
Eva Cottin, blogueuse et militante autiste
Audrey Couppé de Kermadec, journaliste
Carmen Diop, doctorante en sciences de l'éducation
Claude-Olivier Doron, maître de conférences en histoire et philosophie des sciences
Milena Doytcheva, maîtresse de conférences en sociologie
Mathias Dreyfuss, historien et responsable pédagogique
Lucie Dupin, membre du GISS | Alter Corpus
Malcom Ferdinand, politologue, chercheur au CNRS
Sabyl Ghoussoub, écrivain
Eve Gianoncelli, politiste
Serge Guimond, enseignant-chercheur en psychologie sociale
Kaoutar Harchi, autrice et sociologue
Violette Kerleaux, consultante sexisme
Emmanuel Kreis, historien
Annie Léchenet, ex-maîtresse de conférences en philosophie
Daphnée Leportois, journaliste
Anais Leymarie, psychologue spécialisée en neuropsychologie
Marie Loison-Leruste, maîtresse de conférences en sociologie
Yara Mahfud, chercheuse en psychologie sociale
Julie Mattiussi, maîtresse de conférences en droit privé
Nonna Mayer, politologue, directrice de recherche émérite au CNRS rattachée au Centre de recherches politiques de Sciences Po (CEVIPOF)
Emilie Morand, sociologue
Cécile Morin, doctorante en histoire
Pauline Mortas, doctorante en histoire
Nada Negraoui, doctorante en psychologie sociale
Marie Peretti-Ndiaye, sociologue, membre associée au Centre d'Analyse et d'Interventions Sociologiques (CADIS)
Karima Ramdani, chercheuse en science politique
Frédéric Régent, maître de conférences en histoire
Juliette Rennes, maîtresse de conférences en sociologie
Claudine Sagaert, sociologue et professeure en philosophie
Réjane Sénac, politiste, directrice de recherche CNRS au Centre de recherches politiques de Sciences Po (CEVIPOF)
Maud-Yeuse Thomas, co-fondatrice de l'Observatoire des Transidentités
Paul Tommasi, journaliste
Rafael Tyszblat, médiateur, spécialiste en dialogue inter-identitaire
Tommaso Vitale, « associate professor » en sociologie
Simeng Wang, chargée de recherche au CNRS et coordinatrice du Réseau de recherche Migrations Asiatiques en France (MAF)