Pour faire passer les mesures impopulaires, le PS grec a cherché le consensus et l’union nationale. C’était d’ailleurs la ligne Merkel-Sarkozy. En mai 2010 l'extrême droite et le PS ont voté ensemble le Memorandum I (pour “sauver la Grèce”). Depuis, l'extrême droite s’est retirée frustrée, car les premières mesures d'austérité se sont avérées insuffisantes. Elle réclame actuellement un gouvernement d’union à condition que la Droite y participe. Néanmoins, dans la commission des privatisations le gouvernement socialiste a nommé un de ses membres.
La Droite a failli participé à un gouvernement d’union avec le PS. Le refus du Papandréou de partir a fait capoter in extremis les négociations. Sa stratégie actuelle consiste d’une part, à soutenir le gouvernement par une non opposition, craignant la montée de PC, SYRIZA et de l’extrême droite et d’autre part, à accuser Papandréou d’avoir capituler face à Merkel-Sarkozy. Mme Merkel a convoqué le président de la Nouvelle Démocratie, M. Samaras, pour lui faire la leçon et de le menacer de l’exclure de la “grande famille libérale” ! Depuis, le diplômé de Harvard et du club Bilderberg est devenu plus “responsable”. Pourtant, il est contre le référendum, car une approbation de sa part du plan Merkel-Sarkozy donnerait raison à Papandréou (allié de Merkel-Sarkozy). Voter contre le plan Merkel-Sarkozy, comme sa base électorale le réclame, signifierait rupture avec le mouvement libéral et les tuteurs de “l’Europe”. Sans compter le désaveu de sa base électorale.
Il n’existe aucune force politique en Grèce qui souhaite le référendum. Même dans le parti du premier ministre des voix s'élèvent contre le référendum jugé “dangereux et perdu d’avance”.
Les partis de la gauche française souhaitent le référendum, comme preuve de démocratie. Quelle est la question du référendum ? Dans l’état actuel de la stratégie de Papandréou la question sera
“ approuvez-vous la convention de prêt ? ”
(termes utilisés par toute la classe politique grecque et que la classe politique française semble ignorer.) La réponse sera à 80% Non (suivant tous les commentateurs en Grèce). Non signifie, “non au plan Merkel-Sarkozy” pour le PC, SYRIZA, Verts et la base traditionnelle du PS. Non signifie, “non au plan Papandréou” pour la droite et l'extrême droite qui le considèrent comme traître.
La droite française sent le danger et veut sauver sa peau. Les conseillers de Sarkozy (en accord avec Merkel) font le siège de Papandréou depuis deux jours. La question posée doit être
“ voulez-vous rester dans la zone euro ? ”
Contrairement au PS français, la droite n’est pas bête. Elle a le pétrole de Kadhafi et des idées ! Dans ce cas, la réponse sera Oui à 60%. C’est un référendum pour rien mais qui donne des espoirs à Papandréou-Merkel-Sarkozy et des mesures d'austérité accrues suivies d’une répression prévisible.
Le G20 de Nice ce soir ne donnera rien. Papandréou a été humilié par ses commanditaires Merkel et Sarkozy et il est désigné sur la place publique comme traître par la quasi-totalité des Grecs. Le PS français n’a jamais soutenu le camarade Papandréou, président de l’Internationale Socialiste et Mme Royal, vice-présidente, appréciait bien les îles grecques... Papandréou ne peut plus reculer. Sa mort politique, sauf miracle, est attendue vendredi soir 4 novembre lors du vote de confiance au Parlement.
Un gouvernement de transition et des élections probablement en mai 2012 (mon modeste pronostic). Un gouvernement d’unité nationale (sauf l'extrême droite) qui renégocierait avec Sarkozy, en pleine campagne électorale, et le “candidat du système” Hollande, comme spectateur engagé, ce serait la meilleure réponse du peuple grec en ce moment de tous les dangers. Papandréou vient de changer tous les généraux de l’armée ...
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Tout gouvernement démocratique en Grèce doit régler sa dette « normale » et refuser de rembourser la dette illégitime et la dette odieuse.