Le parti Socialiste grec a réussi à former un gouvernement d’union nationale avec 48 ministres (38 PS, 6 droite et 4 extrême droite) sous la direction du chef d’orchestre Papadémos, le surhomme de Goldman Sacks, de la BCE et de la Trilatérale.
Ce gouvernement a comme unique tache la signature du Mémorandum II imposé par Merkel-Sarkozy le 26 octobre, qui organise l'austérité jusqu’à 2021.
A peine le gouvernement formé, la dispute a commencé entre le PS et la droite. A qui la faute de l'échec prévisible du gouvernement de l’union nationale !
L’extrême droite crie victoire. Elle avait raison. Depuis un an elle réclamait l’union sacrée pour sauver la Grèce et la Religion. Elle avait même anticipé en votant avec les socialistes le Mémorandum I. Consensus et responsabilité, dirait notre Rocard. Consécration pour la droite extrême. Quatre ministres et l’alliance sacrée pour sauver la “Grèce des Grecs chrétiens”, slogan de la dictature des colonels.
D’après le Figaro, le chef de l’extrême droite a posé trois conditions à Papandréou pour sa participation au gouvernement :
- l'arrêt des réductions de salaires et de retraites ;
- le maintien de la souveraineté nationale ;
- la suspension des privatisations.
En France, Sarkozy a commencé timidement à faire payer la dette au peuple. Il laissera à Hollande la gestion de la plus grosse partie. Le Pen se présentera avec ces trois conditions. Hollande (avec son armée de normaliens-économistes) fera-t-il mieux que le président de l’Internationale Socialiste ? Prendra-t-il quatre “gentils partenaires” (de préférences femmes, bien sûr) de chez Le Pen ?
Note 1. En 1981, Mitterrand a accepté quatre ministres communistes. Reagan, au nom du “monde libre”, avait protesté énergiquement. En 2011, Papandréou a accepté quatre ministres fascistes. Obama, au nom du “monde libre”, a envoyé un télégramme de félicitations. Peut-on conclure ?
Note 2. Le parti socialiste grec a actuellement 153 députés et la droite 91 sur un total de 300 députés du Parlement. Pourquoi Papandréou a-t-il voulu l’entrée de 15 députés de extrême droite dans sa majorité ? Le PS avec 43,9% et la droite 33,5% aux dernières élections suffisaient amplement pour l’union nationale. Pourquoi demander le soutien du parti fasciste qui représente seulement 5,6% du corps électoral ? Peut-on conclure ?
[Lire sur le site de Mediapart le remarquable article de Mathieu Magnaudeix Avec les Grecs, K.-O. Debout. Il a vu ce qu’il fallait voir. Mediapart risque de perdre ses lecteurs socialistes ! ]