« Moi qui dans un garage j'ai bâti le club, toi pauvre type »
« Je préfère laisser parler mon coeur »
Je m'efforce de faire court quitte à schématiser.
Madame netmamou,
Les départs des autres (que je regrette) étaient de l'ordre de l'affectif, de l'égo piétiné par des « incultes ». Votre départ est politique. Je me permet d'y insister. J'ai parcouru et relu certains de vos billets. Je partage entièrement vos textes. Ils sont politiques et portent sur des vraies questions, parfois difficiles, loin de l'enfantillage académique. Vous complétez, vous corrigez, vous critiquez la ligne du journal car vous pensez que le journal est le votre. Vous attendez de Plenel qu'il aille chercher Frédéric Lordon à la place de Karine Berger ! Vous savez pourtant que Bourdieu, Lordon, Chavez, Chomsky, Halimi, ... sont interdits de citer à la « maison commune ». Ca risque de faire fuir les âmes sensibles, les diplômes universitaires reconnus, etc Même Godard est « censuré ». Le godarien Plenel refuse d'approfondir la dernière conjecture de son maître : « Aujourd'hui, les salauds sont sincères ».
J'apprécie les articles de Plenel, Mauduit et d'autres journalistes du journal. Sinon, je serais ailleurs. Faire du trotskisme chez Mediapart (!), ce n'est pas mon genre. Par contre, Mediapart m'offre la possibilité de m'exprimer librement dans mon coin et confronter mes humbles idées à celles des autres. Et surtout lire un journal sans m'énerver. Je reste. Mes idées comptent plus que ma personne.
J'écrivais dans mon coin que Plenel écrit des articles pédagogiques et non politiques. Il s'adresse à la gauche culturelle non politique (d'où son succès). Est-il naïf ? Je ne le pense pas. Si, comme vous le souhaitez, il commence à écrire des textes politiques (avec son équipe) sur Chavez, sur l'Europe du pacte germano-français, sur le caractère impérialiste de la France, sur la manipulation de la presse, sur la structure de l'oligarchie française, sur la question des colonies, etc il risque de perdre la moitié des abonnements (les sociaux-libéraux, les libéraux-sociaux, les ségolenistes - voir mes 5 billets sur ce clan - , et surtout les femmes « fragiles » qui ont conquis le club non sans raison).
J'ai appris par vous, dans votre billet d'adieux, « la gestion de la tête de gondole ». J'ignorais son existence et sa signification. J'ai tout de suite pensé aux méthodes modernes de promotion, style Olivennes à la Fnac, le paiement de la tête de gondole (voir l'article de M. Orange). La reconnaissance d'un travail est légitime (le votre me parait intéressant), tout le reste me trouve contraire.
Vous parlez d'abonnés communautaristes qui nous ont envahi. Je n'en vois pas (mise à part la secte Terra Nova !), sinon qu'on m'explique avec précision, avec exemples et avec preuves, sans faire appel au langage du coeur [1].
Mme netmamou restez au club. Sinon, je serai obligé d'écrire vos commentaires, mais avec moins de talent.
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Au temps de Clisthène les paysans, les illettrés, les sans titres se sont révoltés. La « racaille » menace le pouvoir ! Les archontes, les aristocrates, les « intellectuels » du pouvoir ont vu le danger arriver. Surtout les chiens du capital, comme dirait Charles Marxe [2]. La racaille réclame : Egalité ! La noblesse riposte par une insulte : Démocrates !
Ainsi, aux temps anciens « démocrate » était une insulte. J'aimerais me faire insulter ainsi. Pas vous ? A partir de 1850 l'insulte suprême est : Communiste ! A partir de 1917 elle devient ethnique : Judéo-bolchevique !
Aujourd'hui, je ne sais pas. La bourgeoisie européenne, en déclin, est incapable de trouver une insulte générique. Les historiens futurs nous le diront.
[1] Depuis les transplantations cardiaques on sait que le coeur n'est plus le siège du raisonnement. Au club, certain(e)s ne sont pas encore au courant.
[2] Par les Valls qui courent on a intérêt à franciser nos noms bizarres. En ce moment (samedi 15h), au club, les éléments sains de la nation cherchent à repousser les derniers terroristes. C'est amusant.