Le 14 mai 2011, l’ex futur président de la République, fleuron de la classe supérieure immaculée, tombait sous les charmes d’une dame de la classe inférieure, de la banlieue anglophone. Mort en épectase comme notre cardinal, parti au paradis, alors que «l’homme qui aimait les femmes » reste à l’enfer du PS et traité comme un malade du Sida. Aucun contact.
C’était pathétique de voir les ténors du social-libéralisme français accuser les américains de complot : « le peuple américain et nous n’appartenons pas à la même civilisation ! » On enseignera aux écoles de journalisme « l’organisation médiatique d’une mise à mort » du « taureau » de Jean Daniel. Ils ont réussi à faire croire à 57% de Français que la « relation inappropriée » était un complot contre le « french séducteur ».
En un an, on est passé du manifeste de trois journalistes qui “suivaient” DSK « Toutes les femmes journalistes n’ont pas été harcelées par DSK » à l’article du Monde (ce 14 mai) « Ce que la gauche française doit à Nafissatou Diallo ... On devrait édifier une statue à Nafissatou Diallo ». Dans la presse de l’oligarchie les plus soumis sont-ils les hommes ou les femmes ?
Cette violence symbolique exercé sur les citoyens par le personnel politique de la classe supérieure (mensonges, omissions, manipulations, arguments d’ “experts”, ...) , par sa presse aux ordres librement concentis, a pour conséquence l’apathie d’une partie des citoyens et leur désintérêt pour les affaires publiques. La colère justifiée d’autres est considérée comme « danger pour la République ».
Dans L’anniversaire de Harold Pinter, l’hypocrisie, les faux sentiments, l’absence de communication, la vulgarité, l’avidité, le conformisme, la violence sous le vernis de la sérénité, sont mis en lumière à travers des couples dominant/dominé, tortionnaire/victime.
1958, L’anniversaire, Acte III, p.91
- GOLDBERG : Attends ! (Il étire ses bras le long de ceux de son fauteuil.) Viens ici. (McCann s’avance très lentement vers lui.) Je veux ton opinion. Regarde dans ma bouche. (Il ouvre la bouche toute grande.) Regarde bien. (McCann regarde dans sa bouche.) Tu vois ce que je veux dire ? (McCann examine l’intérieur de sa bouche.) Tu veux savoir ? Je n’ai jamais perdu une dent. Pas depuis le jour de ma naissance. Rien n’a bougé. (Il se lève.) C’est pour ça que j’ai atteint ma position, McCann. Parce que j’ai toujours eu bon pied bon œil. Toute ma vie j’ai répété la même chose. Joue le jeu, joue le jeu et joue-le habilement. Honore ton père et ta mère. Sur toute la ligne. Suis la ligne, la ligne, McCann, et tu ne risques pas de te tromper. Qu’est-ce que tu crois, que je me suis fait tout seul ? Non ! Je m’asseyais où on me disait de m’asseoir. Je faisais ce qu’il fallait. L’école ? Ne me parle pas de l’école. Premier en tout. Et pourquoi ? Parce que, je te le dis, je te le dis, tu suis ma ligne ? Tu suis mon esprit ? Apprends par cœur. Ne note jamais rien par écrit. Non. Et ne t’approche pas trop du bord. Et tu verras… que ce que je te dis est vrai …