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Billet de blog 18 septembre 2011

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La France devant son miroir

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

(Dimanche 18 septembre 17h)

Dimanche 18 septembre, 20h sur TF1 un nouvel épisode de Secret Story. Comment ça va se passer ? Les deux acteurs vont répéter ce qui a été convenu dans les coulisses par le comité de pilotage du réseau et les financiers de TF1, chaîne commerciale. Anne sera à coté du prompteur de Claire, amie du couple. Les avocats, psys, communicants, couturiers, politiques, vigiles, amis, parrains, journalistes ont préparé minutieusement le scénario du retour du banquier.

Le décor. Plutôt sombre et dépouillé pour un homme rescapé de l’univers cauchemardesque du complot international. Par contre, l’actrice doit être sexy et provocante pour créer des circonstances atténuantes ; la femme-sorcière qui envoûte qui fait perdre la tête au commun des mortels. En deuxième partie on prévoit des plans moyens, distance et changement de lumière. Les gros plans seront réservés aux “aveux”.

1

Introduction. Merci d’être ici ce soir. Que voulez-vous dire aux Français qui nous regardent et aussi à vos amis socialistes ? Il doit commencer par remercier ceux qui l’ont soutenu les quatre mois de sa “descente aux enfers”. Il est obligé de se limiter aux icônes de la France, auxquelles le petit peuple crédule croit encore, car la liste seule des journalistes du réseau de l’oligarchie est très longue.

2

Les affaires privées. A une heure de grande écoute, les questions sur le sexe doivent être enfantines, consensuelles, neutres. Sur les faits reprochés, il dira qu’il n’a pas droit de parler à cause du secret de l’instruction. Il rappellera (humblement) la décision du procureur. Il est victime. (Rappel pour les nuls : il n’y a pas de secret d’instruction pour un accusé concernant les faits.)

Sur la femme de chambre noire de Bronx. Il dira que c’est une erreur passagère de jugement. Un moment de faiblesse démocratique. Il ne demandera pas réparation à cette pauvre femme. La “gauche” aimera ça.

Sur la petite bourgeoise blanche de l’UMPS. Il se rappellera seulement d’un baiser volé. La droite aimera ça. Ca rappelle la jeunesse romantique (Truffaut, Charles Trenet). Séquence émotion. L’art d’inversion du sens.

La victimisation est une arme médiatique redoutable dont on verra en direct (?) les effets. Les explications pathétiques (“ils ont jeté en pâture mon intimité, ma vie privée”) feront pleurer bon nombre de spectateurs. Les malheurs d’un homme dont seulement une femme a compris la profondeur de la déchirure de son âme. Eloge de la femme !

3

Le parti socialiste. Il sait que le parti aux idées socialistes est mort mais il laisse Valls le soin de finir le travail. Sur la pollution du calendrier socialiste, il dégagera toute responsabilité. Effectivement, il s’agit de la volonté de celle qui tient la bourse pour se venger de ses “camarades” socialistes. Les intonations de sa voie trahiront la lourde pression de son fidèle épouse.

Il lui est défendu par le staff de se montrer suiveur du programme ou d’un candidat PS. Les hommes supérieurs ne suivent personne.

La présidence de l’Europe, moins prestigieuse que le palais de l’Elysée au temps de Louis XIV, est une alternative que le script prévoit. La bourgeoisie nationale s’en contentera.

4

L’économie. C’est le point fort du scénario. En aucun cas la comparse ne doit lui rappeler son dernier métier : banquier. Les Français croient que le FMI est une institution caritative qui vient au secours des pays en difficulté. Pour la populace, son vrai métier est “brillant économiste” spécialiste de la finance internationale.

Faire un cours sur l’histoire de la pensée économique pour que chacun trouve son compte, c’est l’hypothèse la plus probable (5-7 minutes). Melanchon a fait un malheur chez les couche-tard samedi soir sur France 2. Hommes et femmes sur le plateau rêvaient du programme du Front de Gauche ! (Coup monté ? Et par qui ?) Ce soir, le moment du grand écart Marx-Hayek sera le plus intéressant mais décevant pour le staff.

5

Divers. Il est interdit de parler de la cassette Méry, de la MNEF, du livre de Péan, de Sarcelles, d’Israël (le groupe UMPS vient de demander au président de la République d’empêcher la reconnaissance d’un état palestinien à l’ONU !).

Si le temps le permet, il répondra par ricochet au supporteur de son équipe sur la création de la “gauche truffe”.

La Grèce est un terrain miné. Il ne parlera pas, sauf pour montrer les effets “modérés” de son plan d’austérité. (Arte a déjà coupé une partie de son interview, mais les Grecs se font plaisir de la publier. Ils l’ont déjà immortalisé : « Il est plus facile de sauter un peuple entier qui ne résiste pas qu’une femme de chambre qui résiste. »

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