Le tsunami Lordon
Frédéric Lordon à Mediapart ! Nom de dieu ! Je me suis dit : Plenel prend des risques de faire partir la moitié de ses abonnés et de se brouiller avec Mauduit.
Pour la classe supérieure, le problème essentiel avec Lordon n'est pas le fait qu'il est iconoclaste, hétérodoxe, « gauchiste ». S'il est bien encadré, il a sa place dans un ghetto, même doré. Un enfant terrible est toujours utile. Le danger Lordon vient de son habitude d'attaquer ses collègues (sociaux-démocrates ou non) et les journalistes (trotskistes ou non). Il ne se contente pas d'énoncer des théorèmes [1]. Il fait des démonstrations (longues) et en plus il fait les travaux dirigés lui-même. Ce qui agace la classe supérieure c'est sa maîtrise de la langue comme les grands écrivains du 19e siècle. Et ce incorruptible qui n'accepte ni honneurs ni médailles. BHL dirait que c'est un robespierriste.
Je me méfie des gens brillants, mais j'ai vu Lordon sur le parvis de la Défense au milieu des anonymes qui manifestaient. Donc, il ne doit pas être mauvais. Mais soyons méfiants. Je lui donnerai le diplôme le jour où il démontera la fumisterie Daniel Cohen, senior advisor chez Lazard.
Le documentaire sur la fiscalité
Le père Rocard disait « mon fils est un con ». Brouillé avec son fils Michel car il a fait SciencesPo au lieu de l'Ecole Normale. Il manquait un norrmalien à la fiscalité au PS. Thomas Piketty (ENS, MIT) a été lancé par le NouvelObs en juin 2006 [2]. Son portait par les connaisseurs du magazine de l'homme moderne : « Il a été sollicité par DSK et S. Royal. Ce surdoué règne pour l’instant dans un bureau minuscule. C’est un vrai centriste radical. Sa doctrine " Aucun service ne doit fonctionner qu’avec des fonctionnaires … Et aucun service ne saurait être entièrement gratuit.” Du pur esprit Normal Sup. »
Je vous rassure ; il a maintenant un grand bureau ce pur esprit Normal Sup. Hier soir en direct sur Mediapart, il était très clair. Il a joué son Jacques Julliard. Frustré. Son théorème : « Ce gouvernement n'est pas social-démocrate. Avec moi, il le sera ». Il restera sa critique de Sarkozy (la seule chose qui reste aux "socialistes" retardataires) Un flop ! Une dizaine de commentaires, presque tous défavorables. Un normalien qui parle d'équité, c'est louche !
Le film de 20h30
Après le documentaire décevant sur la fiscalité, le film de Claude-Jean Philippe (allias Plenel) [3] sur l'éducation de nos enfants. Le film était intéressant et bien tourné. Vincent Peillon (Paris 1) était humain, consensuel et sincère. Il joue bien. Je voterai pour lui la prochaine fois s'il arrive à éliminer Valls, plus cultivé que lui.
Il était clair. Je résume : « Tout ce que vous voulez y compris le contraire, pourvu qu'on ne me demande pas d'embaucher. Si les marchés le permettent j'embauche les 60.000 promis, sinon il faudra attendre le quinquennat suivant » .
Depuis 2009, j'accuse le disciple de Godard, Edwy Plenel, de ne pas vouloir approfondir la conjecture de son maître « aujourd'hui, les salauds sont sincères ». On va se payer cinq ans de sincérité.
[1] « La crise présente de l’Europe est fondamentalement une crise politique du principe démocratique de la souveraineté populaire. » Tout est dit.
[2] On se rappelle le lancement par l'ex magazine de Julliard des 12 génies (comme les 12 apôtres) qui allaient révolutionner la France en accompagnant Mme S. Royal dans son ascension vers la lumière. Je reviendrai pour faire le point de l'avancement des travaux.
[3] Plenel (je l'aime bien car il est gentil) « ramassait les papiers » de l'aimable professeur Baubérot, pilier de la laïcité social-démocrate de la fille aînée de l'église.