[J’ai vu cette semaine un petit rédacteur, qui prépare l’agrégation des dentelles, faire appel à Jésus et son (vrai) militant et agitateur d’idées Mathieu, pour faire la publicité du mariage pour tous, une fois le combat terminé. Il fallait le faire. La petite bourgeoisie éclairée possède à merveille cette technique approfondie de la balistique qui extrapole l’hyperbole de la parabole afin d’extasier les funs acquis d’avance du Club. Si vous n’avez pas rien compris du chapelet des citations du bac philo, ce que vous n’accomplissez pas l’effort herméneutique que réclame la parabole. Extase et épectase ; c’est même clownesque de voir en direct son chef s’eunuchiser. Il a besoin d’être re-con-nu ce petit.
Troufignoliser l’adjectif, enculagailler la moumouche, frénétiser l’Insignifiance, babiller ténu dans la pompe, plastroniser, cocoriquer dans les commentaires … Et ainsi va le Club Med à part avec ces imitateurs trollesques, grotesques, ces académiques « pertinents » aux jeux de mots pour enfants issus de l’école de Sainte Ursule Louise de Bettignies, protectrice des « féministes » et « laïques ».]
Croyant et laïque
Des lecteurs me croient athée. Au nom de Zeus ! Méprise totale. J’avoue croire pieusement à Aphrodite, déesse de la beauté, déesse vivante de l’amour, née de l’écume des flots à Chypre. Femme éternelle, autrement dit, déesse.
Mariée à Héphaïstos, dieu du Feu, elle entretient un nombre d’amants incalculable : Ares (le dieu de la guerre), Hermès (d’où l’enfant Hermaphrodite), Dionysos (d’où l’enfant Priape et le priapisme), Eros (d’où érotique), Adonis (d’où les roses rouges), … Par rapport à Jésus, Mahomet et les autres de portée locale, temporelle et communautariste, quelle présence universelle et éternelle !
Une femme, une vraie, sans voile, sans maquillage, sans Louboutin 12, une beauté hors classe (sociale). C’est elle qui a envoyé Marie de Magdala, une femme libre, pour faire l’éducation de Jésus de Nazareth. Le pauvre Christ, fils de son père, a succombé aussi aux charmes de cette Laïs intelligente.
Aphrodite Pandémos (populaire), Ourania (déesse de l’amour céleste), Nymphidia (déesse du mariage pour tous), Hétaïra (déesse des prostituées) Pontia (déesse marine [1]), Nikêphoros (déesse victorieuse), Euplea (protectrice des navigateurs) elle continue à faire des miracles tous les jours.
Deux représentations populaires méritent qu’on s’attarde un peu.
Aphrodite de Milo s’ennuie au sous-sol d’un grand magasin de la capitale. Volée avec la complicité de Dumont d’Urville, dont l’amphi en son honneur à l’université de Caen me répugne. Valls se fera un plaisir d’expulser cette étrangère sans papiers, entrée clandestinement une nuit d’Avril 1820.
Aphrodite de l’origine du Monde à la gare d’Orsay est la représentation de notre préféré Gustave Courbet, réponse à la pudeur chrétienne d’Olympia du timide Manet [2]. Cette icône d’Aphrodite a rendu fou notre Lacan national qui la possédait, étant possédé.
Y a-t-il une preuve de l’existence de Jésus ? Aucun scientifique à ce jour n’a réussi à démontrer la non existence d’Aphrodite.
[1] Yannis Tsarouchis, descendant d'Aphrodite, qui peint de jeunes marins est inspirée par la déesse de la diversité. Son jeune homme en vente chez Fabius-Piasa suffisait pour sensibiliser les derniers homophobes.
[2] Néanmoins, pour éviter les foudres de la petite bourgeoisie éclairée et « cultivée » nous accordons des circonstances atténuantes à ce républicain convaincu pour sa participation à la Commune.