Aujourd’hui le Memorandum 2 sera voté au parlement grec. Le parlement sera encerclé par une chaine humaine géante pacifique. « Le Grec du canapé » manifeste depuis 35 jours devant le Parlement. Grève générale de 48h très suivie (pas d’avions vers la Grèce, pas de bateaux pour les îles !, seul le métro à Athènes fonctionne pour transporter les manifestants).
Revue de Presse de ce matin
ELefterotypia (centre-gauche) : « Vote, le peuple en larmes ».
Ta Nea (Centre-PS) : « Sous la pression de l’Europe vote d’extrême urgence ».
Ethnos (Centre-PS) : « Bruxelles posent des dilemmes terribles ».
Kathimerini (Droite) : « Émeutes hier soir entre CRS et cagoulés devant le Parlement ».
Libération (Gauche-DSK) : « Grecs rageurs et plan de rigueur », « La Grèce vers un nouveau régime au pain sec ».
Le Monde (Centre universel) : Crise grecque : « Il ne nous reste que 300 euros par mois pour vivre ! »
Le Figaro (Droite) : « La Grèce retourne à ses vieux démons. Le collectif des « je ne paie pas », rassemble de plus en plus de monde alors que les critiques pleuvent sur les élus. »
Sur le vote d’aujourd’hui
Le PS (152 députés sur 160 élus) voteront Oui (aux mesures d’austérité).
La Droite (89 sur 91), le PC (21 sur 21), les Radicaux (13 sur 13) voteront Non.
L’extrême droite (15 sur 15) votera Non car le PS refuse provisoirement l’Union nationale. Elle a voté le Memorandum 1 il y a un an
Pour suivre la journée en direct d’Athènes (il fait beau !)
Site http://real-democracy.gr/ (voir le clip)
Site http://m25gr.blogspot.com/
Site http://www.thepressproject.gr/ (en grec, anglais).
Site http://www.ekathimerini.com/ (en anglais)
Site http://www.info-grece.com/ (en français, grec, retransmet zougla.gr)
Site http://www.zougla.gr/page.ashx?pid=85&playerType=flash (direct en grec de la place du Parlement)
Sur freebox la chaine 555 (chaine nationale PS avec la Laurence Ferrari grecque, Elli Staï )
Sur Twitter: le compte @thesspirit, les hashtags #Syntagma ou encore #greekrevolution.
Page Facebook des «aganaktismeni» (les «indignés»)
La situation
La Grèce a un déficit de 300 milliards (la France 1.660 et les Etats-Unis 14.000 milliards). Ce déficit est dû à la politique libérale (baisses d'impôts directs, privilèges, impôt sur les sociétés très bas, cadeaux aux banques, cadeaux au patronat, corruption). En Grèce, les impôts directs représentent 17% des recettes contre 17% de la TVA. La fraude fiscale des classes supérieures est un sport national. Les armateurs grecs (première flotte mondiale) contribuent moins que la totalité des étrangers en Grèce. Les pauvres payent plus que les riches !
L'Europe (aujourd'hui l'axe franco-allemand) oblige les pays de l'UE à emprunter aux banques privées. La dette grecque est possédée essentiellement par les banques françaises et allemandes. Aucun gouvernement de droite ne pouvait pas imposer de telles mesures monstrueuses sous peine de destabilisation complète du régime voire une révolution. La social-démocratie grecque (imaginer les gentils DSK-Rocard-Delors-Aubry) a été appelée au pouvoir pour garantir le remboursement des banques (grecques et étrangères) en imposant une austérité jamais vue dans le pays et en éliminant toute trace de conquêtes ouvrières par la démolition du Code du Travail.
Scenario « catastrophe »
Supposons qu'un gouvernement démocratique arrive au pouvoir en Grèce. La première chose qu'il fera c'est annulation de la dette odieuse (ce que réclament les forces de Gauche non européïstes et les « indignés »). La France impériale (Sarkozy-Aubry) fera quoi ? Envoyer la flotte pour bloquer le port du Pirée comme elle a fait en 1843 pour la même raison ? Ce sera tragicomique. Le port est déjà vendu aux Chinois ! Ca pourrait provoquer une guerre mondiale !!
Mais le plus important n'est pas là. Les trois banques françaises les plus exposées (ayant prêté plus qu'elles en possèdent) feront faillite comme Lehman Brothers. Et les Français seront obligés de vendre Versailles (à qui ?), comme le Figaro et Bild proposent aux Grecs de vendre l'Acropole.
Le problème n'est pas grec mais franco-allemand. On notera que les autres pays de l'UE n'ont pas droit au chapitre. On comprend pourquoi Merkel-Sarkozy soutiennent à fond, le premier ministre socialiste et président de l'internationale socialiste (!), contre leurs représentants locaux libéraux purs. La droite officielle (son président à fait Harvard) veut réexaminer les conditions de la dette avec les banques françaises et allemandes ! Il a été convoqué d'urgence à Bruxelles et humilié par Merkel. Le Figaro ignore l'existence de la droite grecque ...