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Billet de blog 21 novembre 2016

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Violences en Guyane : commençons par fermer les armureries

Cet article est paru sur mon site (diogenedarc.com) après l’assassinat d’un jeune Guyanais, Patrice Clet, citoyen engagé et ancien conseiller général. À son propos, Christiane Taubira avait déclaré sur Guyane 1ère : « C’est une personne précieuse, toute personne est précieuse. Et toutes celles et ceux qui sont exposés à l’insécurité sont injustement exposés ».

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L’assassinat de Patrice Clet a bouleversé la Guyane (c'était le 8 novembre en soirée). D’abord parce que ce jeune homme assumait un engagement citoyen qui le faisait respecter de tous, mais surtout parce qu’il est mort d’une façon abjecte. Il a malheureusement ajouté son nom à une longue liste de victimes de la violence, mais aussi du « je-m’en-foutisme » des pouvoirs publics. Colère, émotion, mais également sentiment d’impuissance, car non seulement les pouvoirs publics français abandonnent la Guyane, sauf pour acheter la paix sociale afin de lancer des fusées, mais aussi parce que la plupart des élus locaux, je veux surtout parler des parlementaires, sont d’une incompétence tristement remarquée.

Qu’ont-ils fait ? Rien. Ah si : ils se sont empressés de se faire recevoir par le ministre de l’Intérieur afin de poser, souriants (il est vrai que le moment était à la franche rigolade !) pour la photo diffusée sans pudeur (ni remarque aucune) par les médias locaux. 

Selon le procureur de la République en poste à Cayenne, la victime a été touchée à la tête par une décharge de chevrotine. Donc l’arme était un banal fusil de chasse que n’importe qui peut légalement se procurer en ville (Cayenne, Saint-Laurent, Kourou…)

Savez-vous qu’en Guyane il n’y a aucune législation sur la chasse ? Oh si, bien sûr, on n’a pas le droit de tuer tel ou tel animal protégé, mais n’importe qui peut se pointer dans une armurerie et acheter une arme à feu sur simple présentation d’une pièce d’identité. Et on vous enregistre sur… un cahier !

Et n’allez pas me dire que les armes viennent du Brésil, du Surinam ou du Guyana. Non, c’est le contraire. Par exemple un simple Baïkal (un douze made in Russia) coûte une fortune à la revente au Brésil. Tout simplement parce qu’il n’y a pas de fusils de chasse dignes de ce nom sur le marché brésilien !

Donc, n’importe qui, je dis bien n’importe qui, peut s’acheter pour moins de 300 € un fusil de chasse qu’il aura alors tout loisir de scier chez lui. Quant aux munitions, pas de problème, vous pouvez même envoyer un gamin de douze ans en acheter pour vous.

Je ne dis pas que l’interdiction de la vente d’armes (donc, oui : fermeture de toutes les armureries et interdiction de la chasse) va annihiler la violence en Guyane, mais ce serait déjà un premier pas.

Ce ne serait pas de la compétence de la CTG (Collectivité Territoriale de Guyane) par hasard ?

Diogène d'Arc

diogienedarc.com

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